Simultan
Rencontres
Aus Simultan
Ce vendredi-là, Benoît se leva comme chaque jour à 8 heures. Le Zentral CDs ouvrait ses portes à la clientèle à 9 heures pile. Hans, le patron, n'ouvrait jamais une minute avant ni une minute après. Benoît pensait qu'il était très suisse allemand pour ça.
L'hiver était commencé. Carmelo miaulait plus souvent que jamais. C'était ça le signal que l'hiver était à nouveau là.
«Portami in Italia. Il caldo, il sole, l'estate!»
«Ouais, je sais. Il fait froid... je peux rien faire.»
«Italia! Portami in Italia!»
Après des zwieback avec du miel et un thé à la vanille, il prit son écharpe et son bonnet rouge et salua son chat, qui essayait de s'endormir sur le canapé, enroulé dans une couverture: «Bonne journée Carmelo!».
«Buona giornata a te! E riporta indietro l'estate se la trovi!»
Benoît descendit les escaliers, ferma la porte de l'immeuble derrière lui et prit son vélo orange. La Zentralplatz, où se trouvait le magasin où il travaillait, n'était pas très loin. Même pas deux minutes à vélo.
Il parqua sa bicyclette contre tout près de la porte d'entrée – son vélo faisait partie du décor de la vitrine, comme il se moquait de lui son chef – et salua Hans. Journée tranquille, pas trop de clients. Même le vieux fan de Mozart ne comparut pas dans le magasin.
Peu après dix heures Benoît sortit du Zentral CDs pour aller prendre sa pause. Étrangement il n'avait pas envie d'aller prendre son thé au café de l'autre côté de la route, où il avait l'habitude d'aller depuis deux ans déjà. Il y avait air de changement: peut-être les Sly Cats et l'album qu'ils allaient bientôt enregistrer, peut-être le dernier poème qu'il avait écrit à Keiko. Il ne comprenait pas tellement ce qui était en train de changer en lui.
En se promenant sur la Zentraplatz, il vit alors un homme qui lisait un livre, assis sur un banc. Il lui demanda si par hasard il ne connaissait pas un café dans les environs. Il lui proposa l'Odeon, pas loin de là sur Bahnhofstrasse. Et il décida de se joindre à lui. Benoît était assez surpris, mais il était tout à fait d'accord. Bien qu'il n'aimait pas trop parler avec les gens, cette fois-là, ça ne le dérangeait pas trop.
L'homme s'appelait Samuel. Samuel Bourriez. Il était camionneur et il avait un jour libre, parce qu'il n'était pas trop bien. Le froid. Ils parlèrent du froid, avant d'entrer à l'Odeon.
Benoît lui parla de Keiko, sa copine japonaise, qu'il ne voyait plus depuis son voyage en Australie, cinq ans auparavant.
Comme Benoît, Samuel n'était pas originaire de Bienne. Il était fribourgeois. Il vivait cependant depuis quelques années dans la ville bilingue, après avoir marié Martinette, qu'il avait connu à travers internet, grâce à meetic, et qui, elle, avait toujours habité Bienne.
Le café était bourré de gens. Il semblait que le monde entier s'était donné rendez-vous là. Et quand les deux étaient enfin en train de déguster leur thé, un homme et une femme demandèrent de s'asseoir à leur table.
«Das ist voll! Können wir mit euch setzen?»
L'un était le commissaire. L'autre, la femme, elle venait de raté son train pour Zürich, où elle aurait du avoir un entretien d'embauche. Nadine, elle s'appelait. Ils s'étaient connus par hasard eux aussi. T'as une clope, oui voilà, j'ai raté mon train, il fait froid, pourquoi pas aller boire un café.
Le commissaire ne parlait pas beaucoup. Apparemment il était en train d'enquêter sur un meurtre à l'archive de la ville. Ou bien la victime était un homme qui travaillait à l'archive. Benoît n'avait pas bien compris. Et le commissaire avait il avait dit qu'il ne pouvait pas trop parler sur ce qui s'était passé.
Nadine, quant à elle, était artiste, où un truc dans le genre. Elle avait étudié à Zürich, mais ses parents et sa soeur vivaient à Bienne. Sa soeur. Sa soeur à elle il l'avait vue chez son oncle André, lors de son anniversaire. Anne. Celle avec le perroquet. Nadine dit qu'elle est comme parfaite. Et elle ne semblait pas trop aimé cette "perfection". Mais bon, il l'avait juste entrevue Benoît, sa soeur. Il ne la connaissait pas vraiment.
L'après-midi passa sans se faire remarquer. La routine, quoi! Et Benoît pensa qu'après tous ces rencontres ça lui faisait du bien de la tranquillité. Le soir, de toute façon, il aurait eu de quoi s'amuser dans la cave où les répètes des Sly Cats avaient lieu!
L'hiver était commencé. Carmelo miaulait plus souvent que jamais. C'était ça le signal que l'hiver était à nouveau là.
«Portami in Italia. Il caldo, il sole, l'estate!»
«Ouais, je sais. Il fait froid... je peux rien faire.»
«Italia! Portami in Italia!»
Après des zwieback avec du miel et un thé à la vanille, il prit son écharpe et son bonnet rouge et salua son chat, qui essayait de s'endormir sur le canapé, enroulé dans une couverture: «Bonne journée Carmelo!».
«Buona giornata a te! E riporta indietro l'estate se la trovi!»
Benoît descendit les escaliers, ferma la porte de l'immeuble derrière lui et prit son vélo orange. La Zentralplatz, où se trouvait le magasin où il travaillait, n'était pas très loin. Même pas deux minutes à vélo.
Il parqua sa bicyclette contre tout près de la porte d'entrée – son vélo faisait partie du décor de la vitrine, comme il se moquait de lui son chef – et salua Hans. Journée tranquille, pas trop de clients. Même le vieux fan de Mozart ne comparut pas dans le magasin.
Peu après dix heures Benoît sortit du Zentral CDs pour aller prendre sa pause. Étrangement il n'avait pas envie d'aller prendre son thé au café de l'autre côté de la route, où il avait l'habitude d'aller depuis deux ans déjà. Il y avait air de changement: peut-être les Sly Cats et l'album qu'ils allaient bientôt enregistrer, peut-être le dernier poème qu'il avait écrit à Keiko. Il ne comprenait pas tellement ce qui était en train de changer en lui.
En se promenant sur la Zentraplatz, il vit alors un homme qui lisait un livre, assis sur un banc. Il lui demanda si par hasard il ne connaissait pas un café dans les environs. Il lui proposa l'Odeon, pas loin de là sur Bahnhofstrasse. Et il décida de se joindre à lui. Benoît était assez surpris, mais il était tout à fait d'accord. Bien qu'il n'aimait pas trop parler avec les gens, cette fois-là, ça ne le dérangeait pas trop.
L'homme s'appelait Samuel. Samuel Bourriez. Il était camionneur et il avait un jour libre, parce qu'il n'était pas trop bien. Le froid. Ils parlèrent du froid, avant d'entrer à l'Odeon.
Benoît lui parla de Keiko, sa copine japonaise, qu'il ne voyait plus depuis son voyage en Australie, cinq ans auparavant.
Comme Benoît, Samuel n'était pas originaire de Bienne. Il était fribourgeois. Il vivait cependant depuis quelques années dans la ville bilingue, après avoir marié Martinette, qu'il avait connu à travers internet, grâce à meetic, et qui, elle, avait toujours habité Bienne.
Le café était bourré de gens. Il semblait que le monde entier s'était donné rendez-vous là. Et quand les deux étaient enfin en train de déguster leur thé, un homme et une femme demandèrent de s'asseoir à leur table.
«Das ist voll! Können wir mit euch setzen?»
L'un était le commissaire. L'autre, la femme, elle venait de raté son train pour Zürich, où elle aurait du avoir un entretien d'embauche. Nadine, elle s'appelait. Ils s'étaient connus par hasard eux aussi. T'as une clope, oui voilà, j'ai raté mon train, il fait froid, pourquoi pas aller boire un café.
Le commissaire ne parlait pas beaucoup. Apparemment il était en train d'enquêter sur un meurtre à l'archive de la ville. Ou bien la victime était un homme qui travaillait à l'archive. Benoît n'avait pas bien compris. Et le commissaire avait il avait dit qu'il ne pouvait pas trop parler sur ce qui s'était passé.
Nadine, quant à elle, était artiste, où un truc dans le genre. Elle avait étudié à Zürich, mais ses parents et sa soeur vivaient à Bienne. Sa soeur. Sa soeur à elle il l'avait vue chez son oncle André, lors de son anniversaire. Anne. Celle avec le perroquet. Nadine dit qu'elle est comme parfaite. Et elle ne semblait pas trop aimé cette "perfection". Mais bon, il l'avait juste entrevue Benoît, sa soeur. Il ne la connaissait pas vraiment.
L'après-midi passa sans se faire remarquer. La routine, quoi! Et Benoît pensa qu'après tous ces rencontres ça lui faisait du bien de la tranquillité. Le soir, de toute façon, il aurait eu de quoi s'amuser dans la cave où les répètes des Sly Cats avaient lieu!