Tout allait mieux pour Ewa. Elle s’était enfin débarrassée de cet abruti de Valerii et n’avait aucun regret d’avoir quitté ce département en lambeaux avec des senteurs de corruption. Elle pensait souvent à Yegor, enfin elle avait quelqu’un en tête, enfin un peu d’espoir. Mais elle devait aller plus loin. Chaque fois qu’elle avait commencé à stagner dans ces recherches un coup de pression à Jan l’avait souvent sortie du pétrin. Elle savait que les choses ne changeraient pas, la solution était chez Jan, son instinct la poussait à retourner dans le quartier de Praga, cet épouvantable merdier qui avait pourtant toujours remis de l’ordre dans ses recherches. Du temps avait passé depuis leur dernière rencontre et il ne faut pas plus d’un jour à Jan pour se retrouver au milieu d’une sale affaire. Elle prit la route, décidée à faire un nouveau pas dans cette sombre histoire. C’était l’heure de pointe à Praga, la techno résonnait jusqu’au milieu des rues et on entendait très peu de polonais dans les discussions. Beaucoup de langues, beaucoup de touristes imbibés de bière. Ewa se sentit nostalgique, pouvait-elle dire qu’elle avait bien profité de sa jeunesse ? Non, ce n’était pas trop son genre de faire la fête, quand elle sortait avec ses amis de l’école de recrue ils s’amusaient déjà à filer des dealers, tout ce que Ewa voulait c’était une ville propre pour les générations futures et bien sûr, coffrer une maximum de salopards. Avec ce qu’elle voyait à l’instant, son objectif était encore loin d’être atteint. Elle s’adossa contre un mur en face de la Piekarnia, détacha ses cheveux blonds et prit une pose pour le moins aguicheuse. Elle s’alluma une cigarette. Jan venait boire un verre dans cette discothèque tous les soirs. Il ne faisait pas que boire un verre, cet endroit était la plaque tournante d’amphétamine dans le quartier. Et lui, il la faisait bien tourner. Elle attendit un bon moment avant d’apercevoir Jan. Ce salaud tenait toujours deux filles dans ses bras, elles étaient comme des membres à part entière de son corps. Elles ne savaient probablement pas encore à quelle ordure elles avaient à faire, il avait sûrement du les embobiner à la galerie avec ces conneries artistiques. Il passa devant tout le monde et entra sans problème, les délires psychédéliques allaient maintenant pouvoir démarrer pour tout les clients de la Piekarnia. Ewa avait en tout cas deux ou trois heures devant elle pour fouiller la galerie avant que Jan ne rentre et fourre ses deux inconscientes. Elle n’eu aucun mal à forcer la serrure. Elle monta les escaliers mais lorsqu’elle pénétra dans le couloir menant à la chambre de Jan, elle entendit un grognement profond. Cette enflure de Jan avait un chien de garde, il devait forcément cacher quelque chose. Elle n’eut même pas le temps d’allumer les néons, elle sentit les pas lourds du chien qui fonçaient droit sur elle. Elle n’avait plus le temps elle allait devoir affronter la bête dans l’obscurité. Elle eu à peine le temps de se mettre en garde. Le chien lui sauta dessus, la renversant, Ewa s’écroula violemment sur le sol. A en juger par la lourdeur de l’attaque, elle avait sûrement à faire à un molosse. Il sentait le rat. Le chien fut emporter par son élan et se retrouva derrière Ewa. C’était l’unique chance pour Ewa de s’en sortir vivante. Elle se releva rapidement, finalement les exercices de l’école de recrue n’étaient pas si inutiles, elle sprinta à l’autre bout du couloir. Le chien commença sa course. Elle avait un ou deux mètres d’avance. Elle atteignit l’interrupteur, alluma, et s’en même se retourner totalement elle assena un violent coup de pied dans la gueule du molosse en plein vol pour la morde au cou. L’animal gisait maintenant par terre, inconscient. Ewa rajusta sa veste et entra dans la chambre. Elle fouilla partout en quête d’une information sur Valerii mais elle ne trouva rien d’autre que des seringues, des préservatifs, des paquets d’amphétamines. Jan avait peut-être revu Dzanna mais en cherchant partout sur son bureau elle ne trouva aucun indice, aucun numéro, rien. Elle décida de prendre l’air sur le balcon. Elle s’assit sur la chaise, dehors c’était un vrai carnage dans Praga. Elle soupira, baissa la tête, désespérée. Elle ouvrit les yeux. Par terre, devant elle se trouvait une Bible. Elle ricana, comment un mec comme Jan pouvait lire la Bible. Un petit morceau de papier débordait. Elle ouvrit la Bible, sur le petit morceau de papier était écrit :
Ne pas oublier envoyer les paquets cigarettes au Suisse: Walter Winkler, Zentralstrasse 9, 2501 Bienne, Suisse
Merci mon dieu. Ca-y-est.
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In Zukunft wird alles anders laufen für Ewa: besser. Endlich ist sie Valerii los – nun, nicht ganz freiwillig zwar, aber ihm wird es noch Leid tun; Valerii und überhaupt diese ganze verdammte Gesellschaft ist so korrupt, korrupter geht’s nimmer… Ewa denkt jetzt oft an Yegor: einer, der mit der ganzen Sache nichts zu tun hat, ein Unschuldiger; Yegor ist das bisschen Hoffnung, an das sich Ewa klammert. Aber das reicht nicht. Immer wenn sie bis jetzt ins Stocken geraten war bei ihren privaten Ermittlungen, hat Jan ihr – wie seltsam, ausgerechnet Jan –, aus der Klemme geholfen, zurück ans Licht sozusagen. Die Lösung ist bei Jan. Sie muss zurück nach Praga, zurück in diesen schrecklichen Saustall, der in ihr eigenes Durcheinander Ordnung bringen wird. Es ist einige Zeit vergangen seit ihrem letzten Treffen; Jan wird sich inzwischen einige neue schmutzige Geschäfte zugelegt haben.
Ewa lehnt sich an eine Mauer gegenüber vom Piekarnia, zündet sich im Schatten des Hochhauses eine Zigarette an und gibt sich unauffällig. Sie wartet auf den Auftritt von Jan. Jan geht täglich ins Piekarnia: auf ein Bier, nicht mehr. Nun, das Piekarnia ist Drehscheibe für Drogen aller Art. Und Jan weiss, die Scheibe mitzudrehen. Er nimmt sich ausserdem gern ein zwei Nutten, die dort neben den Dealern so rumhängen, mit ins Atelier. Er ist ein Aufreisser. Und die Minderjährigen haben den Kopf vollgepumpt mit Pülverchen, die machen alles, was man ihnen vorschlägt. Da ist er, wird von einem Mann an der Tür begrüsst, verschwindet. Ewa bleiben jetzt mindestens drei Stunden, bevor Jan zurückkommt, in jedem Arm eine bewusstlose Blondine. Das Schloss zu knacken, ist einfach. Sie steigt die Treppe hoch, aber noch bevor sie in den Gang zu Jans Atelier einbiegt, hört sie ein lautes Knurren. Jan, dieser Unsägliche, hat sich einen Wachhund angeschaft. Ewa bleibt keine Zeit, das Licht anzuzünden. Sie hört schnelle schwere Schritte, zu spät; sie muss dem Biest im Stockdunkeln beikommen. Der Hund wirft sich über sie im Sprung, hat aber viel zuviel Schwung. Ewa wird auf den Boden geworfen. Der Hund überschlägt sich, befindet sich jetzt im Gang hinter Ewa. Die einzige Chance für sie, schnell wegzukommen. Sie erhebt sich geschmeidig, und rennt so schnell wie sies auf der Polizeischule gelernt hat, ans andere Ende des Korridors, der Hund hat die Verfolgung wieder aufgenommen, doch diesmal ist Ewa schnell genug: Sie dreht sich voll um und schlägt ihm mit aller Kraft den Stiefel in die Schnauze. Die Vorderläufe vom Hund knicken ein, er ist bewusstlos. Mit einem Schlag, Ewa, du Teufelskerl! Dann ist Ewa endlich drin. Sie braucht mehr Infos über Valerii. Aber da ist nichts. Nicht im Regal bei den Schuhen, nicht im Schrank in der Küche. Auch nicht unter dem Bett. Jan, verdammt, wo hast du deine Geheimnisse versteckt! Jan hat vielleicht Material über Dzanna, oder über andere, vielleicht sogar Verbindungen zu einer Hauptperson. Aber keine Nummern, keine Namen, nicht mal irgendwelche unverständlichen Notizen. Nichts zu machen, keine Verbindung zu Dzanna, nichts Kompromittierendes ausser ein paar Päckchen Drogen. Ewa seufzt und lässt sich in den nächsten Sessel fallen. Das Adrenalin ist mit einem Schlag aus ihr gewichen. Es hat keinen Zweck, nichts. Auf dem Boden liegt eine Bibel. Pff, Jan und eine Bibel! Jans Sünden werden nicht mit ein wenig Evangelienkunde getilgt, was denkt er sich! Um nichts mehr zu denkn, nimmt sie das Buch in die Hand. Ein Zettel ragt zwischen den Seiten heraus:
Vergiss nicht, dem Schweizer die Belegsexememplare zu schicken:
Walter Winkler, Zentralstrasse 9, 2501 Bienne, Suisse
Lieber Gott, danke. Das ist es.
Der Hund vor der Tür bewegt sich nicht, als sie vorsichtig über seine dunkle Masse steigt. Die Haustür steht offen.
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