Simultan
Weg aus der Provinz / Sortir de la province
Aus Simultan
What's in your head*, Ewas Schädel, Warschau | What's in your head*, crâne d'Ewa, Varsovie |
Ich habe diese verdammten drei Jahre Polizeischule gemacht und in einem verfluchten Kleinstadtrevier gearbeitet - ich musste da raus. Ich meine, wir haben doch dieses eine Leben. Wenn du in der Provinz im Revier bist, ist das, als würdest du kellnern, anderen Leuten den Arsch abwischen, die Besoffenen in die Ausnüchterungszellen bringen (sollen sie doch draußen verrecken, damn it, aber das darfst du nicht sagen, überhaupt: Du musst nett sein, immer nett sein, vielleicht erinnert einer dein Gesicht, deinen Namen, und dann bist du unten durch im Dorf, ach was, in der ganzen Region, ich sag's dir). Ich wollte mehr. Ich bewarb mich auf eine Weiterbildung zur Vorbereitung auf die internationale polizeiliche Zusammenarbeit. Ja, ich habe zu viel ferngesehen. Interpol, der Ausblick war betörend, ich war naiv wie ein Teenager, der das Wendy-Abonnement abbestellt und sich damit erwachsen fühlt. Gott!
Die Fortbildung: Sprechen wir nicht drüber, da war ein fetter mächtiger Mann, der meinen Körper wollte und ich wollte seine Bestbenotung: Am Ende hatten wir beide, was wir wollten. Und dann Europol, Warschau, ich dachte: Bei Europol, da, dachte ich, landest du einen großen Coup nach dem Anderen, da fängst du die richtig Großen. Da kann man wirklich was erreichen! Damn it. Jetzt bin ich seit drei Jahren hier. Kaffee, Papiere sortieren, manchmal Büroklammen. Das hat er sich ausgedacht, als seine Frau ihn verlassen hat, hat mir ein Kollege erzählt. Dass er seine Sch*Aggression an seinem Fußvolk auslassen kann. Es reicht. Drei Jahre und keinen Schritt weiter. Die sogenannten "Ermittler" -unfähige Köpfe allesamt- übrigens auch nicht. Wenn wir auf dem Dach eine rauchen, erzählen sie manchmal von ihren schwerwiegenden Telefonaten, und ich denke dann: würdet ihr mich machen lassen, ich wäre schon längst weiter. Ehrlich gesagt hocken sie einfach ihre Zeit ab und häufeln die Aktenberge eine wenig um: Zigarettenschmuggel, Prostitution Minderjähriger, der Haljaw-Skandal. Als ob es so schwer wäre, dem Schmuggel endlich etwas entgegenzusetzen! Ich weiss, wie man die Dinge angeht. Ich werde auf eigene Faust ermitteln – und ihnen allen beweisen, was ich kann. Soll sich Valerii seinen Kaffee doch übers Knie schütten! Findest auch du, jetzt reicht es wirklich? Also das mit Valerii und mit Ewas Sch*Job? Soll sich Ewa auf eigene Faust aufmachen, ihr Leben und die Gerechtigkeit in ihre Hand nehmen? Noch nicht überzeugt, dass Ewa handeln muss? Sie kann nicht einmal mehr schlafen !!! |
L’académie de police a duré trois ans. Trois ans à faire la loi dans des ville fantômes… Je veux dire… Nous n’avons qu’une seule vie, et la mienne ayant commencé en province, j’aurai dû être serveuse, torcher des culs, tenir la bassine à des poivrots en me retenant de leur dire d’aller crever dehors… Etre belle, tenir ma langue, soigner ma réputation pour avoir un nom dans le village et avec un peu de chance dans toute la région… Je voulais plus. J’ai postulé à l’académie de police : Interpol, voilà quel goût avait mon ambition ! J’ai été naïve, une adolescente qui récuse son abonnement à Julie Magazine et s’en ressent aussitôt grandie ! Seigneur ! La formation s’est très bien déroulée : un instructeur gras et imbu d’autorité, avec un sexe à la place des yeux et une candidate qui veut garder son nom au sommet du tableau d’affichage, nous avons pu trouver un arrangement. Finalement, Interpol a ouvert ses portes, Varsovie, j’ai pensé : ça y est ! Il n’y a pas de flic qui ne veuille travailler à Varsovie, mais il y a la famille, les loyers élevés, les demandes à remplir, les fêtes de Noël… Je pensais m’en être définitivement sortie, je paradais sur le tapis rouge, merci, une petite révérence, merci! En réalité, ce fut bien pire que la province! En province, la majorité des cas traités étaient des accidents de voiture, des sauvetages de chats (quel écrivain débile a commencé avec cette légende qui oblige la police, la POLICE! à récupérer les animaux domestiques égarés…) et parfois nous mordions dans un gros morceau, un braqueur de banque, un violeur. A Interpol, les grosses affaires s’enchaînent, on peut vraiment réaliser quelque chose ! C’est ce que j’ai pensé en entrant dans le bureau de Valerii, mon chef, avant qu’il ne m’explique comment et quand lui apporter son café préféré, et combien cela lui importait qu’il soit fait exactement dosé. Il a insinué que ma place dépendait de sa complète satisfaction en cette matière. Mon premier jour à Interpol, gérer les sachets de sucre… Mais je pensais toujours pouvoir parvenir à mon but… Jusqu’au lendemain. Il a trempé les lèvres dans mon café : « Mon cœur, si dans un mois tu me serres la même pisse, il va falloir qu’on te négocie un autre contrat, ton cul peut-être ? » Trois ans. J’ai tenu le coup : café-photocopies-café-photocopies. Mais j’ai déniché un gros poisson avec mes propres moyens, je suis prête à lui montrer comment m’employer désormais. Ewa a pris sa vie en main. Valerii… elle l’aura à force de faire sa propre justice, ce connard est fini!! Est-elle seulement parvenue à s’en convaincre ? Elle n’est même plus capable de dormir. |