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Version vom 23. Dezember 2011, 10:37 Uhr von Romainb (Diskussion | Beiträge)

Bern-Biel, Schweiz - Berne-Bienne, Suisse - 01.11.2011


- Guten Tag! Ich wollte Ihnen nur kurz gratulieren. Sie sind es doch Herr Winkler, oder? Also, ich gratuliere Ihnen von ganzem Herzen! Ich freu mich so für Sie und für Bern!
Walter wird sich daran gewöhnen müssen in der Öffentlichkeit angequatscht zu werden. Sein Bild ging durch die Schweiz.
Aber auch als frisch gebackener Ständerrat fährt Walter weiterhin zweiter Klasse. Schliesslich will er hören, was die einfachen Leute denken, was sie sagen. Er geniesst ihre Geschichten, speziell die der Rekruten. Seine RS, das war eine schöne Zeit.
"Au Ständerät müesse zum Brunze uf dToilette." Oder wie ging der Spruch, dass auch Prominente nur Menschen sind? Ja, und auch sie kaufen in der Migros ein und ja, auch sie müssen ihre Pakete auf der Post abholen.
Heute sollte es noch reichen vor 18 Uhr. Luisa konnte er nicht vorbeischicken. Nicht bei diesem Paket.
Walter zieht die Nummer 111; wie das zum Datum passt. 1.11.11. Das wird ein guter Jahrgang.
Er schaut möglichst knapp unter seinem Hut hervor, als die Postangestellte den Abholschein entgegen nimmt. Das Paket aus der Ukraine lässt er in einer Tragtasche verschwinden.
Luisa kommt nicht vor sieben von der Arbeit, aus der Schule.
Mit dem Sackmesser schneidet er das Klebeband durch und wickelt das Paket aus mehreren Schichten Geschenkpapier.
Zwei Stangen Marlboro Light. Er dreht die Stange, dann ein einzelnes Päckchen in der Hand. Man merkt schlicht keinen Unterschied! Wie die echten! Aber gerade mal halb so teuer. Und was sonst zählt für den Kunden?
Vor der Balkontüre zündet er sich eine Zigarette an. Er inspiziert seinen englischen Rasen. Tadellos, wirklich tadellos.
Nicht schlecht sein Leben - alles läuft wie geschmiert!

- Bonjour ! J’aimerais vous féliciter. Vous êtes bien monsieur Winkler, n’est-ce pas ? Alors je vous félicite de tout mon cœur. Je me réjouis pour vous et pour Berne, vraiment !

Walter devra s’habituer à devenir un personnage public. Son image traversera tout le pays.

Mais même en tant que conseiller aux Etats fraîchement élu, Walter continue à prendre le train en deuxième classe. Il veut entendre ce que les petites gens disent et pensent de lui. Il jouit de leurs petites histoires, spécialement de celles des recrues. Son école de recrue, pour lui c’était une période dorée.

« Les conseillers aux Etats doivent aussi utiliser les toilettes pour pisser. » Ou comme disait le dicton, les célébrités sont des hommes comme tout le monde après tout. Ils chient pareil. Oui, et ils font leurs achats à la Migros et comme tout le monde ils doivent aussi aller retirer leurs paquets à la Poste.

Aujourd’hui avant 18 heures, ça devrait suffire. Il ne pouvait pas envoyer Luisa à sa place. Pas pour ce paquet. Walter tire le ticket numéro 111. Comme la date, 1.1.11, c’était une bonne année décidément. Il regarde en avant, sous son chapeau. L’employée de la Poste lui prend son billet à retirer. Elle lui remet le colis venant d’Ukraine et il le cache dans son sac.

Luisa ne rentre pas du travail avant 7 heures. Avec son couteau suisse de poche, il coupe le scotch et enroule le paquet de plusieurs couches de papier-cadeau.

Deux cartouches de Marlboro Light. Il enlève l’emballage de cellophane, en prend un paquet. Aucune différence, simplement aucune différence ! Comme les vrais paquets, mais deux fois moins chers ! Et pourquoi les clients paieraient-ils plus cher ?

Devant la porte du balcon, il s’allume une cigarette. Il contemple son gazon anglais. Impeccable, vraiment impeccable mon gazon, se dit-il.

La belle vie, vraiment la belle vie, toute bien huilée !