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Version vom 26. Oktober 2007, 12:39 Uhr von SebastianoM (Diskussion | Beiträge)

Datei:VeloMaisonBenoit.jpg
La maison de Benoît
La cave des Sly Cats
Ce vendredi-là, Benoît se leva comme chaque jour à 8 heures. Le Zentral CDs ouvrait ses portes à la clientèle à 9 heures pile. Hans, le patron, n'ouvrait jamais une minute avant ni une minute après. Benoît pensait qu'il était très suisse allemand pour ça.
L'hiver était commencé. Carmelo miaulait plus souvent que jamais. C'était ça le signal que l'hiver était à nouveau là.
«Portami in Italia. Il caldo, il sole, l'estate!»
«Ouais, je sais. Il fait froid... je peux rien faire.»
«Italia! Portami in Italia!»
Après des zwieback avec du miel et un thé à la vanille, il prit son écharpe et son bonnet rouge et salua son chat, qui essayait de s'endormir sur le canapé, enroulé dans une couverture: «Bonne journée Carmelo!».
«Buona giornata a te! E riporta indietro l'estate se la trovi!»

Benoît descendit les escaliers, ferma la porte de l'immeuble derrière lui et prit son vélo orange. La Zentralplatz, où se trouvait le magasin où il travaillait, n'était pas très loin. Même pas deux minutes à vélo.
Il parqua sa bicyclette contre tout près de la porte d'entrée – son vélo faisait partie du décor de la vitrine, comme il se moquait de lui son chef – et salua Hans. Journée tranquille, pas trop de clients. Même le vieux fan de Mozart ne comparut pas dans le magasin.

Peu après dix heures Benoît sortit du Zentral CDs pour aller prendre sa pause. Étrangement il n'avait pas envie d'aller prendre son thé au café de l'autre côté de la route, où il avait l'habitude d'aller depuis deux ans déjà. Il y avait air de changement: peut-être les Sly Cats et l'album qu'ils allaient bientôt enregistrer, peut-être le dernier poème qu'il avait écrit à Keiko. Il ne comprenait pas tellement ce qui était en train de changer en lui.
En se promenant sur la Zentraplatz, il vit alors un homme qui lisait un livre, assis sur un banc. Il lui demanda si par hasard il ne connaissait pas un café dans les environs. Il lui proposa l'Odeon, pas loin de là sur Bahnhofstrasse. Et il décida de se joindre à lui. Benoît était assez surpris, mais il était tout à fait d'accord. Bien qu'il n'aimait pas trop parler avec les gens, cette fois-là, ça ne le dérangeait pas trop.

L'homme s'appelait Samuel. Samuel Bourriez. Il était camionneur et il avait un jour libre, parce qu'il n'était pas trop bien. Le froid. Ils parlèrent du froid, avant d'entrer à l'Odeon.
Benoît lui parla de Keiko, sa copine japonaise, qu'il ne voyait plus depuis son voyage en Australie, cinq ans auparavant.