Simultan

Armée

Aus Simultan


Il fallait voir cet hôpital militaitre, il fallait y être pour ressentir le désenchantement. Dans la terre pour commencer, autour des vaches, autour des montagnes, autour des chalets, pas bien loin la statue en plomb de Wilhem Tell. Alors il fallait le trouver cet hopital planqué dans un centre de sport. Trois étages, sous la terre, je l'ai déjà dit, je le redis, fait de béton armé, évidemment. ( Je signale au passage que j'écris simultanément suivant le courant des images, suivant l'odre des étages). Au premier, il faut d'abord passer le sas, ouvir une porte, la refermer, avancer jusqu'à la porte en face, puis ouvrir, puis refermer derrière soi. Et surtout ne pas entrer avec les bottes de combat, non, les enlever avant, les ranger à leur place, dans casier avec son nom dessus, les enlever alors, mettre des chaussures pour le dedans, mettre les baskets, mettre les chassons, mettre les pantoufles, mettre les sandales, vérifier l'état de la semelle, les décrotter si besoin, enlever les bottes, mettre les souliers pour dedans.

Dedans, après le sas ( hein, tourner la grosse manivelle, pousser, repousser tourner la manivelle, avancer, tourner la manivelle, pousser, passer, repousser tourner la manivelle, on est dedans). Là, donc au premier étage, la pharmacie, les locaux pour le matériel, au fond pas grand chose, des espaces de stokage. Au deuxième, sans oublier la couleur jaunâtre, tirant vert l'orangée, des murs, l'hôpital à proprement parlé, des lits pour les patients, pour les mutilés de guerre, la salle opératoire, le centre radiologique, tout quoi, tout ce qu'il fallait pour un hôpital dans les années 50. je le redis, un long couloir sans fenêtres avec une succession de portes, derrière lesquelles des salles, toujours sans fenêtre, car pas de ciel, car sous terre. Je n'y reste pas longtemps, de l'air circule, mais on se sent oppressé. Alors, le troisème étage, après plus rien, au troisième les lits à trois étages pour les soldats, les chiottes pour les soldats, des douches pour les soldats, la cuisine des soldats, le refectoire des soldats, le PC pour les officiers, et le commandant, un couloir, encore, pour relier tout cela. Et une centrale téléphonique, pour recevoir les appels, un interphone pour annoncer dans tout le lieu, trois étages sous terre, les informtions nécessaire pour gérer toute cette organisation.

Dans les chambres, la nuit, quand dorment les soldats, une odeur de pieds, une odeur de transpiration, une odeur d'alcool qu'ils cuvent, et pas moyens d'ouvrir la fenêtre, il n'y en a pas.

De toute cet armada, un soldat, le soldat Bourriez, s'en est allait, le matin très top où il pleuvait des cordes, les vaches dans l'étable, les volets fermés, gris le jours. De ce soldat on en reparlera.