Simultan

Ein kotzendes Kind / un enfant dégueulant

Aus Simultan

Version vom 18. Februar 2012, 12:25 Uhr von Urs (Diskussion | Beiträge)

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Dans le train | Im Zug



Dzanna fährt von Kiew nach Warschau. Das macht sie seit Jahren so, und seit einiger Zeit nimmt  sie ihren Sohn mit auf die Fahrt. 17 Stunden, 13 Minuten hin, 17 Stunden, 13 Minuten zurück. So ungefähr, die Tage fliegen gleichmäßig dahin. Die Tage vor dem Fenster, das Leben dahinter.

Arsen, ihr siebenjähriger Sohn, schiebt eine Garde Plastikpolizisten über seine Beine. Grenzer, aber die Guten. Dzanna hat ihm erklärt, dass die Grenzer dafür sorgen, dass Arsen jeden Tag etwas zu essen hat. Deshalb mag er die Männer. Aber man muss ihnen entgegenkommen. Jeder tut seinen Teil, sagt Dzanna, und Arsens Teil ist es, Zigarettenstangen und Schachteln im Abteil zu verteilen. Er ist schmächtig, seine Arme dünn, in der Schule hänselten ihn die anderen Kinder deswegen. Aber für den Schmuggel ist seine Statur perfekt. Arsens Geschwister gehen in Kiew zur Schule, er nicht. Stattdessen fährt er Tag für Tag mit seiner Mutter nach Polen und zurück. Eine Kindheit im Zug, und die Züge werden immer schöner. Mit gepolsterten Abteilen und allerlei Komfort. Die Preise steigen. Für Leute wie ihn und seine Mutter gibt es manchmal Abteile, die von den alten Zügen stammen. Die sind billiger, weil ramponierter – und vor allem bieten sie mehr Verstecke. Arsen kennt sie alle: Die Leisten am Boden, an der Decke. Arsen weiss, wie man die Lampe demontiert, um einzelne Schachteln darunter zu verstecken. Er kennt alle Ecken und Öffnungen in der Toilette und im Waschbecken. Anders als Zuhause darf man in den Zügen die Toiletten und Waschbecken nicht benutzen. Das hat Dzanna ihm früh eingeschärft. Arsen hält sich daran. Statt großen Haufen Menschenscheiße stecken plastiktütenverpackte Zigarettenstangen in den Rohren. Freitag, Glückstag. Dzanna und Arsen teilen das Abteil nur mit zwei alten Frauen. Sie haben Plastiktüten bei sich, aber nur leere. Während Arsen sich am Abteil zu schaffen macht, blicken sie durch ihn und seine Mutter hindurch und schweigen. Überhaupt istres ruhig an diesem Tag. Als Arsen fertig ist, packt Dzanna ihren Proviant aus. Mutter und Kind, die im Zug ihre Mahlzeit einnehmen, während sie die Grenze passieren, sind wunderbar unverdächtig. Bei Stichproben – und heute mit den reizenden alten Frauen dazu - sind sie zu Harmlosigkeit verurteilt und die Kontrolleure gehen weiter. Vielleicht scherzen sie mit dem Jungen, aber mehr nicht. Eine Grenzerin kontrollierte die Pässe, gibt sie zurück, wünscht eine gute Reise. Was sie denn in Polen wollen, frag sie noch der Höflichkeit halber. Arsen antwortet, und es klingt ein wenig zu sehr wie ein auswendig gelerntes Gedicht, Mutter und er wollen Freunde besuchen. Nur ein, zwei Tage. Die Grenzerin zwinkert ihm zu: Dann eine gute Reise. Laut Wetterbericht sollen sie wunderbares Wetter haben. Dabei fällt draußen Nieselregen und es wirkt nicht, als würde sich das in den nächsten Stunden ändern.


Gut zehn Minuten später ist das Mahl aufgebraucht. Arsen hat sich überfressen. Getrocknetes Obst. Schokolade. Ihm ist schlecht. Mutter, ich möchte mich hinlegen, sagt er. Dzanna schüttelt den Kopf, nein, das geht jetzt nicht. Arsen ist blass, aber er tut, was Mutter sagt. Beeil dich, sobald alles draußen ist, kannst du schlafen. Arsen schwankt ein wenig, er ist langsamer als sonst. Gerade bevor der Zug wieder beschleunigt, werfen Dzanna und er die letzten Beutel aus dem Fenster. Große Beutel wirft man aus dem Fenster, kleine Schachteln verschwinden in und unter der Jacke der Mutter. Arsen staunt jedesmal, wie dick sie dann jeweils aussieht. Er setzt sich neben sie und legt vorsichtig den Kopf gegen ihre Schulter. Pass doch auf, raunzt sie ihn an. Er fährt zusammen, setzt sich wieder aufrecht, zieht die Beine an und legt seinen Kopf darauf. Er wirft Dzanna einen Blick zu. Ein kurzes Würgen, dann erbricht er sich auf den Fußboden des Abteils. Die alten Frauen sehen ihn bestürzt an. Eine reicht ihm ein Taschentuch. Arsen sieht seine Mutter fragend an. Mach das weg, flüstert sie. Und tu es nicht in unsere Toilette. Eine der Alten gibt ihm eine Plastiktüte. Mit dem Taschentuch schiebt er sein Erbrochenes hinein und verlässt das Abteil. Irgendwo in diesem Zug will er eine Toilette finden, die man als solche benutzen darf.

Eine freundliche junge Frau passt ihn ab. Sie heisse Ewa, sagt sie und er sei doch Arsen, nicht? Ewa kennt seine Mutter und wie er mit ihr über sie plaudert, erholt er sich von seiner Übelkeit.


Dzanna voyage de Kiev à Varsovie. Des années qu’elle le fait et depuis peu elle prend son fils avec elle. 17 heures, 13 minutes à l’aller, 17 heures, 13 minutes au retour. C’est à peu près ça, ces jours passent régulièrement à ce rythme. Des journées devant la fenêtre et la vie de l’autre côté.

Arsen, son fils de sept ans, tient une figurine de policier contre sa jambe. Des frontaliers, des gentils. Dzanna lui a expliqué que ces hommes s'assurent qu'il ai toujours quelque chose à manger. Chacun a un rôle à remplir, dit Dzanna, et le rôle d’Arsen c’est de placer des cartons plein de cartouches de cigarettes dans les compartiments. Arsen est fluet, des bras fébriles, à l’école ses camarades se moquaient toujours de lui. Mais pour les contrebandiers il était parfait. Les frères et les sœurs d’Arsen vont tous à l’école à Kiev, lui, il n’y va pas. Au lieu de ça, il voyageait de jours en jours avec sa mère jusqu’en Pologne, aller-retour. Une enfance dans les trains et ceux-ci devenaient de plus en plus beau. Avec des compartiments aux sièges rembourrés et toutes sortes de confort. Mais les prix montaient. Mais pour les gens comme lui et sa mère la place se trouvait dans les vieux compartiments. Ils coûtaient moins cher, étaient plus abîmés certes, mais on y trouvait des cachettes idéales. Arsen les connaissait toutes. Dans les coins du sol et du plafond. Arsen savait comment démonter les lampes et les imbriquer pour qu’elles n’aient pas l’air d’une cachette. Il connaissait tous les coins et les ouvertures dans les toilettes et les lavabos. Aucune personne en dehors du trafic ne pouvait utiliser ces toilettes, Dzanna le lui avait très vite appris et Arsen respectait ses consignes scrupuleusement. Dans ces toilettes, au lieu d’avoir des gros tas de merdes humaines on avait des cartons plastifiés plein de cigarettes dans les tuyaux. Vendredi, fut unjour de chance. Arsen et Dzanna partageaint leur compartiment avec deux vieilles dames. Elles avaient des sacs en plastiques vides près d’elles, mais vide. Alors que Arsen se mettait à l’œuvre, les deux dames regardèrent sa mère mais elles ne dirent rien. C’était bel et bien un jour calme. Quand Arsen eut fini, sa mère déballa les provisions. Une mère et son enfant qui partage leur repas pendant que le train passe la frontière, ça, c’est insoupçonnable. Les deux vielles dames ont probablement aidé les contrôleurs à n’avoir aucun soupçon sur leur compartiment. Ils ne se sont pas arrêtés longtemps, juste le temps de plaisanter un peu avec Arsen. Une garde frontière contrôla les passeports et leur souhaita un bon voyage. Mais elle leur demanda quand même, de manière très polie, ce qu’ils allaient faire en Pologne. Arsen répondit qu’ils allaient visiter une amie en Pologne, juste un ou deux jours et venant de lui cela sonna comme une magnifique poésie. La garde frontière leur souhaita encore une fois un bon voyage, elle leur souhaita de trouver une bonne météo, un peu brumeuse lors de derniers jours, mais cela pouvait changer très rapidement, l’histoire d’une heure, même pas.

Dix minutes après le repas était terminé, Arsen ne s’était pas trop régalé. Des œufs brouillés, du chocolat. C’était mauvais même. Maman je dois m’allonger, dit-il. Dzanna secoua la tête, non, pas maintenant. Arsen était pâle, mais il fit ce que sa mère lui ordonna. Quand tout sera fini tu pourras dormir, conclut-elle. Arsen était plus lent que d’habitude. A la première ville polonaise, ils finirent de jeter les derniers sacs. Des gros sacs, et puis des plus petits que Dzanna sortit de sa veste. Arsen s’étonna comme toujours, tout cela lui paraissait impossible. Il se rassit à côté d’elle et laissa aller sa tête contre con épaule. Fais attention Arsen, lui dit-elle. Il se redressa et se tint bien droit lançant un court regard à sa mère. Il râcla sa gorge plusieurs fois, puis il vomit sur le plancher du compartiment. Le deux vielles dames le regardèrent avec consternation. Puis l’une d’entre elle lui tendit un mouchoir. Sa mère le regarda, l’air interrogatif. Elle lui murmura de faire partir tout ça de son visage. Mais rappelles-toi, pas dans nos toilettes, poursuivit-elle. Une des deux vieilles dames lui tendit un sac en plastique au cas où il vomirait encore. Avant de quitter le compartiment, il nettoya le vomit par terre à l’aide du mouchoir. Il se demanda s’il trouverait dan ce train, des toilettes fidèles à leur usage premier.