Simultan
Mauvais Café / Schlechter Kaffee
Aus Simultan
Warschau. Büro Europol. | Varsovie. Bureaux Europol. |
Der Schreibtisch ist groß, dunkle Buche. An der Wand hängen Klassenfotos von seinen Kindern. Ein Mädchen, zwei Jungen. Der große Coup; nie wieder Heftklammern nach Farben sortieren, Blumen gießen, Tage am Kopierer. - Guten Morgen, Fräulein Ewa. Sie geht. Lässt ihre Papiere auf dem Tisch liegen. Zig… Valerii beugt sich vor, schiebt die oberen Papiere zur Seite. Darunter handschriftliche Notizen. Säuberlich, gut lesbar: Alles Material zum Zigarettenschmuggel an der Schengengrenze. Namen. Namen! Seine Augen überfliegen die Liste. Nichts Nennenswertes. Dzanna, Arsen. Kleinvieh. Gögor Savchenko, der – wer war das noch gleich?, ach ja: der Lockführer. Gott, wer kennt seine Rinder beim Namen. Als hätten die kleinen Schräubchen im großen Getriebe irgendeine Relevanz. Die Ersatzteile stehen Tag für Tag an den Bahnsteigen und bettelten darum, endlich verwendet zu werden. Eva kommt zurück. Der Kaffee ist schwarz und süß, wie Valerii ihn liebt. Schade, dass er in Zukunft darauf verzichten müsse. Neue Sekretärinnen servieren wochenlang braune Scheiße, ehe der Kaffee schmeckt. - Haben sie sonst noch etwas zu berichten? Valerii räuspert sich. - Ich werde die Materialien – darf ich … |
Un grand bureau de bois sombre, des photos de classe accrochées au mur: une fille, deux petits garçons. Ewa entre dans la pièce pour le debriefing, comme chaque lundi, mais aujourd'hui ne sera pas ordianire, au contraire, Ewa a de grandes révélations à faire. A partir d'aujourd'hui, treminé le classement des dossiers par couleur d'agraphes, l'arrosage des plantes en pot, les stations interminables devant la télécopieuse, la petite secrétaire vient de gagner ses galons sur le terrain! - Mademoiselle Ewa, c'est toujours un plaisir! Comment allez-vous? - Bonjour Monsieur, voici le programme cette semaine. Je me suis également permise d'envoyer un listage du budget de novembre à décembre, le Service International exigeait les documents avant vendredi... - Bien ma petite, et que diriez vous de m'apporter un café? Mon coeur ne bat pas aussi vite qu'il le devrait devant une charmante demoiselle... Ewa s'éclipse. Valerii feuillette la nouvelle pile de paperasse, une note manuscrite porte l'inscription soignée : contient tout le matériel de recherche, TRAFFIC DE CIGARETTES AUX FRONTIERE, noms... Noms! Les yeux de Valerii s'arrondissent, mais non, vraiment ça n'en vaut pas la peine, du menu fretin: Dzanna, Arsen, le chef de train malgré tout. Il lui faut se creuser la tête pour les identifier, qui donne un nom aux vis d'une mécanique parfaite, quand les remplaçants ne manquent pas, mendiant sur les quais à la moindre défection.La porte s'ouvre à nouveau sur Ewa tenant une tasse de café fumante. Le liquide est noir et si délicatement sucré qu'il y renonce avec chagrin, chaque nouvelle secrétaire amenant son lot d'immondes mixtures. - Quelque chose à ajouter Mademoiselle Ewa? - Oui, Monsieur, il faut que nous parlions, avez-vous eu le temps de... - Du calme, mademoiselle, vous voulez parler? Asseyez-vous mais ne me faites pas perdre mon temps. La tension qu'elle affiche lui donne envie de se montrer cruel, sans le savoir elle vient d'apporter une bombe qui pourrait lui exploser au visage sur le plateau du déjeuner, elle n'aurait qu'à lui demander d'aposer son nom tout au sommet de sa liste. - J'ai fait une découverte intéressante, pendant mes quelques jours de congé la semaine passée. J'ai fait l'aller-retour jusqu'à Kiev et vous ne croiriez pas ce qui se passe dans ce train. Des cartouches de cigarettes par miliers cachées dans les moindres recoins, des douaniers aussi coulants que pourris... Nous devons faire quelque chose, c'est un traffic à une échelle encore jamais atteinte! Avec la liste de tous les sous-traitants que j'ai pu rassembler, je suis prête à creuser plus profondément. J'attends votre autorisation pour... - Excellent Ewa, je n'en attendais pas moins de vous, vraiment, c'est de l'excellent travail! La réponse tant attendue ne se laisse pas prononcer, pourtant Ewa ne parvient pas à mettre en doute son succès. - Est ce là tout ce que vous êtes parvenue à récoleter? C'est encore léger, mais cela vaut largement la peine que je passe l'affaire aux collègues. Vous pouvez être fière de vous, et c'est bien ce qui me désole, mais ma décision est prise. Ewa, je vous ai demandé de vous asseoir car j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Je suis sûre que vous comprendrez... Nos notes de frais dépassent déja le budget de l'année et il n'y a aucune affaire dont je puisse me défaire. Si nous devons enquêter sur ce traffic... La seule privation que la boîte puisse supporter est toute personnelle, il faut que je me passe de vos services Ewa, je vais demander au service de nettoyage de vous apporter un carton pour vos affaires. J'en suis désolé. |