Simultan

Abschaum der Tage

Aus Simultan

Version vom 15. Oktober 2010, 08:59 Uhr von Arthurb (Diskussion | Beiträge)

Begegnung zwischen Maus und Thomas (Maus' Version) :

... Nichts wie raus hier. Maus zieht die Tür hinter sich zu. Entschlossenen Schrittes geht sie den weissen Flur entlang und gräbt dabei schon mal nach dem Buch in ihrer Tasche; Schaum der Tage von Boris Vian. Sie würde lesen nachher im Bus. Nichts wünscht sie sich jetzt sehnlicher als aus dieser Welt zu verschwinden und abzutauchen in eine andere. Der Umgang mit Buchstaben und fiktiven Charakteren ist ihr bedeutend lieber und fällt ihr auch weitaus leichter als derjenige mit wahrhaftig existierenden Lebewesen.
«Ah! Vous disez ça?», durchbricht eine Stimme ihre Gedanken. «C`est certainement un des plus beaux romans que j`ai lu récemmet.»
Erschrocken wendet Maus den Kopf. Die Tür des Wartezimmers steht offen. Grosse blaue Augen sehen sie an. Redet der mit mir oder wie? Sie zweifelt, zögert, aber dann bleibt sie stehen. Und als ob der Unbekannte ihre Frage erraten hätte, hebt er seinen Arm, zeigt auf das zerfledderte Buch in ihrer Hand.
«Uh!», stösst sie hervor – unbeholfener als ihr lieb gewesen wäre. «Vraiment ... wirklich? Nun, ich bin noch nicht ganz durch».
«Ah, ich verstehe ...»
Was, fragt sie sich, was versteht er?
«Und ... ich habe dich hier noch nie gesehen, kommst du neu zu Herrn Schmitt?»
Maus runzelt die Stirn. Sie wüsste nicht, was ihn das angehen würde. Und überhaupt; neu zu Herrn Schmitt kommen? Die Selbstverständlichkeit, die in dieser Formulierung steckt, kommt ihr suspekt vor. Klingt schon fast so, als wäre der Typ schon ewig in Behandlung, denkt sie. Was es wohl war in seinem Fall? Depression? Manie? Drogen? Wahnvorstellungen? Aber wo sie ihn sich jetzt genauer ansieht, traut sie ihm eigentlich nichts von alle dem so richtig zu. Er hat einen drei Tagebart, seine dunklen Haare sind etwas nachlässig frisiert, unter seinen Augen liegen Schatten. Wahrscheinlich schläft er nicht allzu viel, vermutet Maus, aber sein Gesicht ist freundlich und wirkt trotz allem offen und wach. Wie einer, der vollständig eins an der Waffel hätte, sieht er ihrer spontanen Einschätzung nach jedenfalls nicht aus.
«Sozusagen. Es ... es war meine erste Sitzung.», gibt sie zur Antwort. «Und die letzte.»
«Ja, ich verstehe.»
Schon wieder versteht er. Erstaunlich – aber wenn er meint.
«Er ist ein bisschen komisch», fährt er fort, «aber ich finde genau das gleichzeitig auch beruhigend.»
Viel fällt ihr zum Thema Aaron Schmitt nicht mehr ein: «Hm. Oui.»
«Vielleicht können wir eines Tages ein Glas zusammen trinken?»
Maus schluckt. Etwas in ihr krampft sich zusammen, sie spürt, wie sie unruhig wird.
«Ein Glas was?»
Fast möchte sie sich die Hand vor den Mund halten. Sie bemerkt, dass ihre Stimme zu laut klingt und der aggressive Tonfall, der darin mitschwingt, erschreckt sie selbst. Hast dich mal wieder nicht unter Kontrolle. Reiss dich zusammen Mädchen, schimpft sie innerlich mit sich. Musst ja nicht Ja sagen, wenn du nicht willst. Sowieso musst du überhaupt gar nichts. Niemand zwingt dich zu irgend Etwas.
«Ich ...nun ... ich weiss nicht. Vielleicht.»
«Wie du willst! Fühl dich nicht gezwungen!» Das sagt er, wobei er ihr gleichzeitig nett lächelnd Zettel und Stift entgegenstreckt. «Schreib mir hier deine Nummer auf.»
«Meine Nummer?»
Maus hält einen Moment lang inne. Na schön, denkt sie dann, was soll`s und nimmt Papier und Kugelschreiber entgegen. Hauptsache endlich weg hier. Wird schon nicht anrufen, der Typ. Hastig notiert sie ihre Handynummer und gibt ihm die Schreibutensilien zurück. Er lächelt. «Ok ... voilà. Dann ciao», stösst sie zum Abschied hervor.
«Bis bald!» Er strahlt noch immer. Sie hat jetzt so gut wie keine Zweifel mehr; sie weiss, sein Lächeln gilt ihr.

Als Maus das Gebäude verlässt allerdings, an die frische Luft gelangt, fällt ihr ein, dass er sie nicht mal nach ihrem Namen gefragt hatte. Mistkerl. Aber von mir aus, auch gut, sagt sie sich, zieht die Jackenärmel bis über ihre Fingerkuppen, verschränkt die Arme vor der Brust und bewegt sich in Richtung Bushaltestelle.


Begegnung zwischen Maus und Thomas (Thomas' Version) :

Thomas attendait dans la salle d’attente du psychiatre juif pour son rendez-vous. Cette fois, contrairement à la première, il avait pu aller s’asseoir sur les fauteuils confortables plutôt que d’entrer en avance dans le bureau conventionnel d’Aaron Schmidt. Apparemment, aujourd’hui, il y avait un autre « patient »… Thomas attendait tranquillement son tour, un peu gêné, car il avait la désagréable impression que la réceptionniste, Mme Hagebutten, avec sa tête de crapaud écervelé, ne cessait de l’observer. Il eut même le sentiment un peu étrange qu’elle l’avait placé là juste pour se distraire. A cette idée saugrenue, Thomas eut un frisson de dégoût. Le temps passait… C’était long.
Et là, à cet instant précis – il s’en souviendrait toute sa vie, il en était persuadé – il la vit. Ce fut comme un éclair qui le foudroya. Il eut l’impression d’entendre le concerto en mi mineur pour violon de Mendelssohn, ses oreilles éclataient, ses poumons crachaient, son cœur tambourinait, il n’avait jamais ressenti une chose pareille en un si court instant, comme si le temps s’arrêtait… Les violons valsaient en lui, accompagné bientôt par tous les instruments de l’orchestre, son foie devint trombone, son pancréas se métamorphosa en hautbois, son dos se transcenda en contrebasse, ses épaules jouaient les violoncelles, son esprit se transforma en soliste, avec un vibrato à couper le souffle, et son cœur, pour couronner le tout, avait pris le rôle des percussions, qui donnaient du panache à l’ensemble.
A cet instant, Thomas se sentit formidablement vivant. Elle était là.
Il avait déjà entendu ça un milliers fois. Cette « légende du coup de foudre ». C’était exactement ça. Et le temps s’était arrêté. Mais ce que l’on ne lui avait pas dit, c’était que, l’instant d’après, qui venait malgré tout… Le temps faisait alors tout pour rattraper son retard. En aussi peu de temps qu’elle lui était apparue, la silhouette de la jeune femme aux cheveux rouges avait disparu du couloir.
Il n’attendit pas une seule seconde. Il fallait qu’il lui parle. Il bondit de sa chaise, traversa le couloir, l’aperçut, s’apprêta à l’appeler, se retint, se sentit affreusement bête, et chercha désespérément quelque chose à dire… C’est là qu’il vit le livre qu’elle venait de sortir de son sac : L’écume des jours, de Boris Vian. On ne pouvait rêver plus bel hasard. Sans hésiter il s’écria alors :
- Ah ! Vous lisez ça ? C`est certainement un des plus beaux romans que j’ai lu récemment.

La jeune fille se retourna et c’est seulement à cet instant qu’il regarda véritablement son visage. Elle était d’une beauté éblouissante… Elle avait quelque chose d’étrange, de différent, un petit côté garçon manqué avec ses cheveux courts et rouges, mais en même temps une énergie fantastiquement féminine… Thomas se sentit rougir en voyant l’expression de profond étonnement sur le visage de l’inconnue, qui s’était arrêtée :
- Uh! Vraiment... wirklich? Nun, ich bin noch nicht ganz durch.
Elle parlait allemand ! Evidemment ! Malgré son niveau très modeste dans cette langue, Thomas trouvait cela formidable. Cela ne faisait qu’ajouter une part de mystère chez cette jeune femme :
- Ah, ich verstehe... murmura-t-il alors avec un accent certain, und ... ich habe dich hier noch nie gesehen, kommst du neu zu Herrn Schmitt?


La jeune fille sembla soulagée que Thomas se soit adressé à elle dans sa langue. Elle répondit avec un drôle de regard :
- Sozusagen. Es ... es war meine erste Sitzung. Und die letzte.

Thomas sourit. En plus elle avait de l’humour !
- Ja, ich verstehe, répéta-t-il, parce que justement il ne comprenait rien, ou plutôt il était tellement obnubilé par elle qu’il avait l’impression que les mots n’avaient plus d’importance. Er ist ein bisschen komisch, aber ich finde genau das gleichzeitig auch beruhigend.
- Hm. Oui.
Ah ! Quelle beauté dans ce simple « oui », lâché timidement. Thomas avait l’impression de fondre sur place. Il sentait, dans ce « oui », qu’elle aussi n’était pas indifférente. Il s’empressa alors, avec un sang-froid qu’il ne se connaissait pas, de lui demander :
- Vielleicht können wir eines Tages ein Glas zusammen trinken?

- Ein Glas was? ... ich ...nun ... ich weiss nicht. Vielleicht.
Quelle fille charmante ! Elle feignait d’être désintéressée !
- Wie du willst! Fühl dich nicht gezwungen! Schreib mir hier deine Nummer auf.


A ces mots, il lui tendit un morceau de papier car il voyait bien que c’était ce qu’elle voulait.
- Meine Nummer? Ok ... voilà ... dann ciao.
Quelle voix…
- Bis bald!
Elle sortit. Thomas se rendit compte qu’il ne lui avait même pas demandé son nom. Il fixa le bout de papier où était griffonné un numéro, le serra dans sa main, et soupira en repensant à cette sublime inconnue. C’était sûr, ils se reverraient. Il était persuadé que s’il avait ressenti tout cela, ce devait être la même chose pour elle. Ce genre de chose ne pouvait se passer à sens unique…