Simultan

Scène de couple (1)

Aus Simultan

Version vom 7. Oktober 2010, 15:22 Uhr von Arthurb (Diskussion | Beiträge)

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Extrait dactylographié tiré d'une courte séquence vidéo (cours de Thomas du 06.10.10) :

- Mais puisque je te dis je ne veux pas sortir ?
C’était toujours la même rengaine. Ce n’était pourtant pas compliqué à comprendre. Pourquoi ne lui fichait-elle jamais la paix ?
- Ah, bien sûr ! Tu préfères, comme d’habitude, rester coincé devant ta télé !
Ah, voilà, l’argument habituel. C’est pas vrai... Elle ne se rendait pas compte qu’il suait au travail, qu’il se donnait à cœur ouvert dans un boulot qu’il détestait, qu’il se battait, en mourant d’ennui et de fatigue, tout cela pour elle, pour leur famille, tout cela pour récolter quoi ? Des reproches, et encore des reproches… Quelle ingratitude.
- Bon sang, j’ai encore bien le droit de me détendre, non !
- Mais on ne fait plus jamais rien ensemble !
Quelle mauvaise foi !
- Et l’autre jour, quand je t’ai invitée au restaurant ?
- Bon, voilà : de temps en temps, on va au restaurant, où de toute façon tu ne parles pas parce que tu es trop fatigué, et le reste du temps…
C’était trop, il ne pouvait laisser passer ça, et il l’interrompit, franchement en colère :
- Pourquoi crois-tu que je suis fatigué comme ça ? Parce que je travaille, moi, madame !
- Ça c’est trop fort ! Et tu crois que je ne fais rien ? Les enfants s’élèvent tout seul ? Ton linge se repasse par magie ?
Oh, seigneur… La martyre s’y remettait, alors qu’elle passait ses après-midi chez ses copines, qu’elle confiait les gosses à sa mère, qu’elle repassait une fois sur deux, et puis, lui aussi, il aidait à la maison, il n’était pas un de ses maris machos qui ne foutaient rien, mais bon, il avait moins de temps, il fallait bien ramener de l’argent à la maison…
- Ah, mon dieu ! Les femmes, c’est jamais content !
- Espèce de vieux macho !
C’en était trop, il ne pouvait en supporter d’avantage. Tant d’hypocrisie ! Il dût réagir :
- Parfois, je me demande vraiment pourquoi j’ai épousé une vieille pie comme toi !
Et à ces mots, il claqua avec fierté la porte de l’appartement.