Simultan

Le départ, 05.06.10

Aus Simultan

Version vom 10. Juni 2010, 21:44 Uhr von Laurencel (Diskussion | Beiträge)

Lorsque Luna et son père arrivent chez Ael, ils l'aperçoivent déjà sur le perron. Assise sur sa valise, la tête appuyée sur les coudes et la porte fermée, il ne lui a fallu qu'une petite demi-heure pour réunir toutes ses affaires. Elle lève lentement la tête et Luna remarque de loin ses yeux rougis. Elle sent son coeur se serrer à mesure qu'elle s'approche d'Ael, qui, comme à son habitude, se lève très droite et digne. En huit ans d'amitié Luna ne l'a jamais vue pleurer une seule fois, pas même lorsqu'elle s'était cassé le bras en faisant du ski, et la voir dans cet état la chamboule entièrement. Les deux filles se retrouvent face à face et restent silencieuses quelques instants, Luna pense à la prendre dans ses bras, Ael espère qu'elle ne le fera pas. Elle sait qu'elle ne pourra pas se retenir de pleurer si Luna s'en approche trop. Elles se connaissent bien, Luna lui serre la main, ce qui a au moins le mérite de la faire rire :

- ça va ? Tu tiens le coup, demande tout de même Luna.

- ça ira, merci d'être venue si vite.

- Sans soucis, mes frangins sont déjà tout fous de t'avoir à la maison !


Sur ses entrefaits, monsieur Fernandez arrive, fait une bise rapide à Ael : "Cómo te sientes chiquita ?", et emporte sa valise. Tous trois montent en voiture sans dire un mot. Durant le trajet, Luna essaie de détendre l'atmosphère mais s'en sort assez mal. Ael est la rigolote des deux, et lorsqu'elle est éteinte il est toujours difficile de reprendre le flambeau. Luna décide d'abandonner la partie car Ael n'a pas détourné la tête une seule fois depuis le début. Elle regarde défiler le paysage sans parler, sans bouger. Elle est pourtant reconnaissante à Luna de se donner tout ce mal, et si d'habitude elle ne sait comment le faire remarquer, aujourd'hui elle décide de lui prendre la main. Luna se retourne un peu surprise. Les deux filles se sourient et Ael laisse tomber sa tête sur l'épaule de Luna, qui l'entoure de ses bras.