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Version vom 3. Dezember 2010, 12:41 Uhr von Arthurb (Diskussion | Beiträge)

Jörg avait une sérieuse envie de rire. Ridicule. Cette situation, au comble de l'absurde était ridicule. Mathilde lui donna un coup de coude dans le flanc. Elle avait une expression très sérieuse, presque triste. Elle chuchote à son oreille. Pourtant il n'y a personne à part l'imposante réçeptionniste et son tout aussi imposant décolté. Elle aurait pu faire sentinelle d'une forteresse russe enfouie en pleine neige, matrone d'une pizzeria italienne, ou encore sous-cheffe d'usine, à aboyer des ordres. Mais proposer des cafés, apporter une corbeille de calendrier de l'avent de lui allait pas. Chez un dentiste, passe encore, mais chez un psy! "Promets-moi de ne pas tout foutre en l'air, promets-moi." La voix à Mathilde au creux de son oreille. Une ombre de voix. Jörg lui répond d'un grand sourire ironique. Elle serre juste les lèvres. Le psy. Il n'en revenait toujours pas. Mathilde qui l'entraîne chez le psy. Nous avons des problèmes. Je pense très honnêtement que tu n'es pas conscient de l'ampleur de ce problème. Il déglutit, il soupire, il se renfrogne. Fixer les murs de cette salle d'attente quelconque et ne rien penser. Surtout, ne pas penser que le véritable, seul problème serait sans doute que sa copine couche à droite et gauche. Qu'elle a déjà dormi chez son meilleur ami. Que son meilleur ami couche avec elle. Qu'il tolère ca. Comme le papier peint qu'il fixe pourrait le tolérer. Il est distrait par un jeune homme qui entre dans la salle. Jeune. Beau. Le type d'homme que Mathilde aimerait. Il jette un coup d'oeil à sa droite. Elle lit le journal.Des mèches tombent devant ses yeux.

Thomas allait à sa séance chez le psy. Troisième séance, ça n’avait absolument pas de résultats, mais ça le divertissait. Parfois, il se sentait presque lui-même l’âme d’un docteur qui venait soulager les maux du vieil homme. Alors il pensait bien revenir, encore, il le fallait, il ne pouvait laisser ce pauvre Aaron Schmitt sans lui.
C’était un lundi matin, et Thomas allait à sa séance chez le psy. En ouvrant la porte du cabinet, il se trouva nez à nez avec la réceptionniste, le crapaud, celle qui avait un nom de vieux bouton moisi. Mais pas seulement. Dans la salle d’attente, deux individus. Une femme, assez belle, la trentaine, était assise à côté d’un homme du même âge, un peu pâlichon.
Et puis elle arriva, elle, la jeune fille rousse. Il la fixa, elle sembla étonnée de le voir. Elle vint s’asseoir à côté de lui.
Thomas ne savait pas très bien quoi faire, la situation était embarrassante, c’était l’occasion rêvée pour s’adresser à elle, et en même temps, avec tout ce monde… Il s’étonnait lui-même, il n’avait pourtant jamais été du genre timide, plutôt tête brûlée. Mais là, non, là, ça comptait, là, c’était important. Le psy sortit de son cabinet. La femme, l’autre, serra la main du psychiatre avec un sourire aimable. Elle lui présenta le pâlichon, qui était son mari. Etrange, il n’avait pas l’air d’être son mari, tout les opposait, se disait Thomas, mais bon, parfois, c’est comme ça.
Est-ce que tout les opposait, avec la fille aux cheveux rouges ? Il se dit qu’il pouvait au moins lui demander son nom. Il lui demanda comment elle s’appelait. Elle le fixa un moment, intensément, avant de répondre : « Maus ». Maus, quel étrange nom, ça lui allait pourtant tellement bien. Maus ne pouvait aller qu’à un individu unique, exceptionnel. Il se sentait idiot de dire son nom, à lui, Thomas, ça sonnait tellement cliché, classique, désuet.
Des Thomas, il y en a des centaines, des milliers. Des Thomas Sorel, il y en a sûrement une dizaine. Des Maus ? Il en était sûr, il n’y en avait qu’une seule, et c’était elle.


Die Türfalle ist kalt, das macht alles nicht besser, widerwillig drückt Maus sie herunter. Sie betritt den Flur. Wenigstens ist es warm hier drin, denkt sie. An der Garderobe neben dem Eingang zieht sie ihren Mantel aus. Verdammt noch mal, denkt sie in sich hinein, als sie hinunter auf ihre Schuhe blickt, wieso bin ich eigentlich hier? Sie hatte sich geschworen, nicht wieder herzukommen. Sie hatte den Termin nicht in ihre Agenda eingetragen gehabt, sie hatte versucht nicht daran zu denken, sie hatte versucht diesen Tag zu übergehen, aber nichts hatte geholfen. Im Gegenteil. Je mehr sie versucht hatte, so zu tun, als gäbe es ihn nicht, desto mehr hatte sie daran gedacht, hatte sich der Termin ihr aufgedrängt. Und jetzt war sie doch hier. Maus hängt ihren Mantel über den Bügel, nimmt ihre Tasche und geht in Richtung Empfang. Frau Hagebutten sitzt hinter dem Schreibtisch, nickt ihr zu. „Ach, Sie sind etwas früh da. Aber das macht nichts. Setzen Sie sich doch einfach noch einen Moment ins Wartezimmer. Ich habe gerade vorhin ein paar neue Zeitschriften ausgelegt.“ Maus denkt: Ich habe nicht kommen wollen und jetzt bin ich sogar zu früh.

Als Maus das Wartezimmer betritt und in die blauen, verschlafenen Augen sieht, die auf sie gerichtet sind, ist sie verwirrt. Diese Augen, diesen Blick, den kennt sie doch. Nur woher? Sie überlegt, aber sie kommt nicht weit. Er nickt ihr zu und klopft auf den freien Stuhl neben sich. Was soll sie machen? Sich benehmen, wie ein kleines Kind und sich widerwillig irgendwo anders hinsetzten? Ausserdem ist ansonsten nur noch ein einziger Stuhl frei. Ausser dem Unbekannten, den sie irgendwoher kennt, sitzen da ein Mann und eine Frau nebeneinander. Sie ist gross und schlank. Sie hat die langen Beine übereinander geschlagen und ist in einer Zeitschrift vertieft. Er, ein durchschnittlicher Typ, hellbraunes Haar, Bart, normale Kleidung, hat die Hände im Schoss zusammengefaltet und den Blick gegen die weisse Wand gerichtet. Eine komische Kombination, denkt Maus. Der Gedanke sich zu den beiden rüber zu setzten, scheint ihr nicht angenehmer, als sich neben Unbekannten zu setzen, der sie in dem Moment nach ihrem Namen fragt.



- Nom de Dieu !
Le blasphème d’Aaron Schmitt était légitime. La salle d’attente était le théâtre d’un événement hors du commun.
« Je vais la virer. Je vais la virer », pensa le vieux psychiatre à l’égard de Mme Hagebutten.
Celle-ci était assise à son bureau, un café à la main, et lisait un magazine.
- Qu’avez-vous fait encore ? Vieille sorcière !
- Qu’est-ce qu’elle a la momie ?
Elle ne leva même pas les yeux de son journal.
- Je vous parle de ce qui se passe dans ma salle d’attente. Qu’est-ce que font tous ses patients ?
- Demandez-le leur.
- Vous allez arrêter vos conneries de ménagère écervellées à la recherche du grand amour. Nous ne sommes pas dans un roman, bon sang! Personne n’est en train d’écrire cette histoire ! Vous ne trouverez pas le bonheur dans un magazine ! C’est la vraie vie ! Et votre prince charmant est sûrement un alcoolique écumeur de bars et de bordels ! Il ne s’appelle pas Bridges ou Steven mais Jean-Jacques. Il est certainement aveugle et transporte une cabine téléphonique dans son estomac. Grand Dieu, ouvrez-les yeux !
Cette fois, elle leva des yeux mouillés.