Simultan
Die Fahrt/Le retour
Aus Simultan
Bourriez, la main sur le champignon, en avant les manettes, cherchant les vitesses, clignant de l'oeil sur le bonnet rouge au manteau noir, suant, perlant, cherchait toute vitesse quelque chose à dire, à lui dire, à elle, à Nadine.
Nadine stelle das Radio an. Schlechte Musik auf allen Sendern. Lass das drin! das ist gut! rief Bourriez, aber Nadine drehte trotzdem weiter.
Accroché au rétroviseur, se balançant, ronronnant, le perroquet semblait faire la jointure entre les deux, ce qui permit, à Bourriez, de lâcher dans le silence plombant de la cabine:
- Il s'appelle, Herr Théodor, ma peluche fétiche, une sorte de Saint Christophe!
- Theodor? Das ist lustig. Meine Schwester - ma soeur - die hatte auch mal einen Papagei, der so hieß, aber...
Ne comprenant rien à ce charabia, n'y comprend goutte, elle pourrait faire un effort, une histoire de soeur et de papagei, qu'est-ce qu'elle veut me dire, un langage codé, il répondit un peu gringe:
- Oui... oui, oui, moi aussi.
- Papageie sind eh sehr hässliche Tiere. Und nervig. Ich habe sie nie gemocht. Deiner kann wenigstens keinen Mist reden.
Nadine sah zu Bourriez rüber, der angestrengt nach vorne auf die Straße blickte. Es wurde schon dunkel und die Scheinwerfer des Lasters erhellten eine kegeklförmige Fläche vor ihnen, in dem die Schneeflocken tanzten.
Elle insiste avec son affaire de papagei, parle comme un perroquet, devrais remettre la radio, et puis ses phares dans la gueule, je déteste conduire dans ces conditions, en plus la neige, la chaussette gauche trempée, la semelle fêlée, pourrais lui faire le coup de la panne, fait quand même un temps de chiotte, le prendrait mal, me ferait des reproches, me prendrait pour un vieux pervers, non, garder la vitesse, viser dans le mil, Bourriez caresse en conduisant Herr Théodor. Pourrais lui poser la main sur la cuisse, l'air de rien, comme si j'avais voulu changer une vitesse. Il tend sa main vers elle, pivote, se reprend, hésite, se rétracte, la ramène vers lui, la passe dans ses cheveux, couille molle, Bourriez, tu n'es qu'une couille molle.
- Quel temps de chiotte...