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− | - Je m'appelle Benoit. | + | - Je m'appelle Benoit. |
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− | - Affirmatif mon gars, cinq ans que je traine cette pâte ici. En réalité, je viens de Fribourg, mais la vie, femelle aspirante, m'a | + | - Affirmatif mon gars, cinq ans que je traine cette pâte ici. En réalité, je viens de Fribourg, mais la vie, femelle aspirante, m'a |
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Version vom 2. November 2007, 12:36 Uhr
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A la poste de la rue du Général-Dufour, Samuel Bourriez, alias le Soldat Bourriez, glissait une enveloppe à destination des Amis d'Arno Schmidt, au passage, comme l'éclair parti de la main de Zeus ou de celle molle et ravagée de Conrad, comme le trident de Poséidon, comme la ruse aux mille tours d'Ulysse et de Leopold Bloom, comme la main aux doigts d'argent de l'Aurore, comme un ticket de bus à moitié prix, comme la rage du renard Georges, comme, oui comme, il rencontra le bonnet rouge au manteau noir, comme l'éclair parti de la main de Zeus..., il se choqua au bonnet rouge au manteau noir, la vision d'un déhanchement s'éloignant, dans l'air matinal de Belarium, l'esquisse d'un sourire, l'esquisse d'un profil, et dzip, et dzap, tout disparu, et dzip et dzap, plus de bonnet rouge, plus de manteau noir, dzip, dzap, Bourriez se demadait, la vierge Marie, Mère Thérésa, la Dame au camélia, restait dans l'expectative, sordide Emma, Athéna dans Pallas, la cruelle Hélène, faisait la moue, mettait un doigt dans son nez, peut-être Emmanuelle, peut-être Sandrine, une mamelle pendante, la louve, la lézarde, Samuel délirait dans le jour débutant, le lettre postée en courrier A.
Il déambula dans les rues, pris dans une commotion dûe au choc de l'image, s'arrêta devant les vitrines, le regard au loin, fouillant d'autres images, cherchant à sortir de l'obsession, trébucha, arriva à la place central, s'assit, le soleil sur le front. Il se perdait dans la pression du jet d'eau, la fontaine sifflait un air de Jazz, un homme arrivait vers Bourriez, avec apparemment l'intention de lui adresser la parole.
- Bonjour! Excusez-moi, monsieur, je cherche un café sympa dans le coin.
- ...
- Vous ne connaitriez pas...
- Allons à l'Odéon, c'est moi qui vous invite.
Les deux, tels Camier et Mercier, cahin-caha, s'en allaient, bras dessus bras dessous, au café de l'Odéon, tels Bouvard et Pécuchet, têtes basses, etc., au fond du café, à la dernière table, deux bières, c'est bon merci, s'accoudaient avant de se souhaiter la bonne santé.
- Je m'appelle Benoit.
- Moi, c'est Bourriez, soldat Bourriez, pour vous servir.
- Vous êtes du coin?
- Affirmatif mon gars, cinq ans que je traine cette pâte ici. En réalité, je viens de Fribourg, mais la vie, femelle aspirante, m'a