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&nbsp;À bien y réfléchir, c’est Mathilde qui a provoqué indirectement ma rencontre avec Sven.<br>Mathilde est une grande fille avec des poignets très fins qui sent toujours l’abricot. Elle en parfume ses lèvres&nbsp;; Mathilde c’est une professionnelle de l’amour. Caustique. Naturellement, je ne veux pas dire par là que c’est une prostituée, d’ailleurs, Mathilde est loin d’être une fille de joie, et je continue sur le même ton. Bien que cette phrase soit une vérité relative (quelle vérité ne l’est pas&nbsp;?) et que je m'étripe constamment quant à sa pertinence, Mathilde n’a jamais été amoureuse. <br>Je vis avec Mathilde, la plupart du temps, quand je ne vis pas chez Sven. Mais je ne veux pas m’étendre sur le sujet des circonstances de mes trajets. Je suis un grand garçon, après tout. Je choisis aussi bien la manière de claquer la porte de mon appartement que la raison de la claquer, depuis le temps. Bref.<br>Une de ces fois de plus où j’arrachais la poignée Ikea de mon home sweet bitter home sans un rond en poche, la porte qui me faisait face avait simultanément bondi hors de ses gonds pour me livrer un grand individu un peu sombre en caleçon avec pour toute autre garniture des chaussures de cuir brun style business man, dont le volume était majoritairement esthétique. Je les aurais trouvées ridicules si la situation avait été autre. Seulement, j’étais trop occupé à chercher un adjectif adéquat pour cette singulière apparition mise à la porte.<br>«&nbsp;Hi, I’m Sven. »<br>Je ne pouvais honnêtement le blâmer de cette anglophilie hilarante, car la première pensée qui me traversa alors l’esprit fut «&nbsp;what the fuck?!&nbsp;» Je ne veux pas vous paraître vulgaire, mais le monde étant tel qu’il est, c'est-à-dire moins bien qu’avant, ce mot que je ne censure pas m’est aussi commun que «&nbsp;pomme&nbsp;». Il m’est, en plus, impossible de censurer mon inconscient. Interprétant mon mutisme verdâtre comme une manifestation de mon incompréhension de l’anglais, l’inconnu ajouta&nbsp;:<br>«&nbsp;En français ça me va aussi.&nbsp;» [[Category:Sven|tut]]
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&nbsp;À bien y réfléchir, c’est [http://blog.cybertexte.ch/index.php? Mathilde] qui a provoqué indirectement ma rencontre avec Sven.<br>Mathilde est une grande fille avec des poignets très fins qui sent toujours l’abricot. Elle en parfume ses lèvres&nbsp;; Mathilde c’est une professionnelle de l’amour. Caustique. Naturellement, je ne veux pas dire par là que c’est une prostituée, d’ailleurs, Mathilde est loin d’être une fille de joie, et je continue sur le même ton. Bien que cette phrase soit une vérité relative (quelle vérité ne l’est pas&nbsp;?) et que je m'étripe constamment quant à sa pertinence, Mathilde n’a jamais été amoureuse. <br>Je vis avec Mathilde, la plupart du temps, quand je ne vis pas chez Sven. Mais je ne veux pas m’étendre sur le sujet des circonstances de mes trajets. Je suis un grand garçon, après tout. Je choisis aussi bien la manière de claquer la porte de mon appartement que la raison de la claquer, depuis le temps. Bref.<br>Une de ces fois de plus où j’arrachais la poignée Ikea de mon home sweet bitter home sans un rond en poche, la porte qui me faisait face avait simultanément bondi hors de ses gonds pour me livrer un grand individu un peu sombre en caleçon avec pour toute autre garniture des chaussures de cuir brun style business man, dont le volume était majoritairement esthétique. Je les aurais trouvées ridicules si la situation avait été autre. Seulement, j’étais trop occupé à chercher un adjectif adéquat pour cette singulière apparition mise à la porte.<br>«&nbsp;Hi, I’m Sven.&nbsp;»<br>Je ne pouvais honnêtement le blâmer de cette anglophilie hilarante, car la première pensée qui me traversa alors l’esprit fut «&nbsp;what the fuck?!&nbsp;» Je ne veux pas vous paraître vulgaire, mais le monde étant tel qu’il est, c'est-à-dire moins bien qu’avant, ce mot que je ne censure pas m’est aussi commun que «&nbsp;pomme&nbsp;». Il m’est, en plus, impossible de censurer mon inconscient. Interprétant mon mutisme verdâtre comme une manifestation de mon incompréhension de l’anglais, l’inconnu ajouta&nbsp;:<br>«&nbsp;En français ça me va aussi.&nbsp;»  
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[[Category:Sven|tut]]

Version vom 24. Oktober 2010, 18:41 Uhr

 À bien y réfléchir, c’est Mathilde qui a provoqué indirectement ma rencontre avec Sven.
Mathilde est une grande fille avec des poignets très fins qui sent toujours l’abricot. Elle en parfume ses lèvres ; Mathilde c’est une professionnelle de l’amour. Caustique. Naturellement, je ne veux pas dire par là que c’est une prostituée, d’ailleurs, Mathilde est loin d’être une fille de joie, et je continue sur le même ton. Bien que cette phrase soit une vérité relative (quelle vérité ne l’est pas ?) et que je m'étripe constamment quant à sa pertinence, Mathilde n’a jamais été amoureuse.
Je vis avec Mathilde, la plupart du temps, quand je ne vis pas chez Sven. Mais je ne veux pas m’étendre sur le sujet des circonstances de mes trajets. Je suis un grand garçon, après tout. Je choisis aussi bien la manière de claquer la porte de mon appartement que la raison de la claquer, depuis le temps. Bref.
Une de ces fois de plus où j’arrachais la poignée Ikea de mon home sweet bitter home sans un rond en poche, la porte qui me faisait face avait simultanément bondi hors de ses gonds pour me livrer un grand individu un peu sombre en caleçon avec pour toute autre garniture des chaussures de cuir brun style business man, dont le volume était majoritairement esthétique. Je les aurais trouvées ridicules si la situation avait été autre. Seulement, j’étais trop occupé à chercher un adjectif adéquat pour cette singulière apparition mise à la porte.
« Hi, I’m Sven. »
Je ne pouvais honnêtement le blâmer de cette anglophilie hilarante, car la première pensée qui me traversa alors l’esprit fut « what the fuck?! » Je ne veux pas vous paraître vulgaire, mais le monde étant tel qu’il est, c'est-à-dire moins bien qu’avant, ce mot que je ne censure pas m’est aussi commun que « pomme ». Il m’est, en plus, impossible de censurer mon inconscient. Interprétant mon mutisme verdâtre comme une manifestation de mon incompréhension de l’anglais, l’inconnu ajouta :
« En français ça me va aussi. »