Simultan
Mise en scène: Unterschied zwischen den Versionen
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− | Zentralplatz prenait peu à peu la forme de quelque chose de nouveau, les passants s'arrêtaient, questionnaient, dodelinaient de la tête, arrachaient Bourriez de son labour pour savoir. Oui, un concert ce soir, John Lennon, cela a été annoncé dans le journal, faut venir, faut soutenir, la scie sifflait dans sa poche, déchirait encore, la peau nue venait au jour, rétractée par le froid, chair de poule, chair vivante, sang dessous, en ébulition. Le bonnet rouge, parfois jaune, miroitait au coin de la place, stimulait l'entre-jambe de Bourriez, pas mal du tout, gueule serptentine, pomme verte à la main, la scène prenait forme, on avait décidait un décor aquatique, genre vingt mille lieues sous les mers, Bourriez avait reluqué Jules Verne pour s'inspirer, avait relu la ligne des hanches de Nadine, de haut en bas, de bas en haut, il accrochait les guirlandes au plafond, algues fraiches, verdâtres, moules et huites plastiques, sur le devant de la scène, une odeur de frites, Bourriez, tirant la scie vers lui, non, il ne pourrait pas, pas faire ça, il n'était pas un assassin, et puis, non, rangea la scie, qui lui ouvrit la peau, perle de sang, le coq cria un fois, non, deux fois, non, regarda le bonnet rouge, sua, perla, il sortit la scie, scia un des pieds de la scène, le coq chanta la Marseillaise, c'était Judas, c'était Pierre, c'était la fin, il s'enfoncerait dans les plis de Nadine, comme on pénètrait l'enfer. <br> | + | Zentralplatz prenait peu à peu la forme de quelque chose de nouveau, les passants s'arrêtaient, questionnaient, dodelinaient de la tête, arrachaient Bourriez de son labour pour savoir. Oui, un concert ce soir, John Lennon, cela a été annoncé dans le journal, faut venir, faut soutenir, la scie sifflait dans sa poche, déchirait encore, la peau nue venait au jour, rétractée par le froid, chair de poule, chair vivante, sang dessous, en ébulition. Le bonnet rouge, parfois jaune, miroitait au coin de la place, stimulait l'entre-jambe de Bourriez, pas mal du tout, gueule serptentine, pomme verte à la main, la scène prenait forme, on avait décidait un décor aquatique, genre vingt mille lieues sous les mers, Bourriez avait reluqué Jules Verne pour s'inspirer, avait relu la ligne des hanches de Nadine, de haut en bas, de bas en haut, il accrochait les guirlandes au plafond, algues fraiches, verdâtres, moules et huites plastiques, sur le devant de la scène, une odeur de frites, Bourriez, tirant la scie vers lui, non, il ne pourrait pas, pas faire ça, il n'était pas un assassin, et puis, non, rangea la scie, qui lui ouvrit la peau, perle de sang, le coq cria un fois, non, deux fois, non, regarda le bonnet rouge, sua, perla, il sortit la scie, scia un des pieds de la scène, le coq chanta la Marseillaise, c'était Judas, c'était Pierre, c'était la fin, il s'enfoncerait dans les plis de Nadine, comme on pénètrait l'enfer. <br> |
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Version vom 21. Dezember 2007, 10:37 Uhr
Bourriez au turbin au moulin planches en main clous en tête.Dans la poche arrière de son Jeans Lewis, oh yeah, se trouvait la scie que lui avait donné Nadine pour saboter le concert. Bourriez mettait en place la scène, coup de marteau, bâche à tendre, hésitait, se demdait ce qu'il ferait, tout cela pour le cul et les beaux yeux d'une donzelle, oh my John te trahir ainsi, mais quand même, Nadine, bout de biche, cuisse d'oiseau, bec de poisson, pourrais faire un coup de scie par-ci, un coup de scie par-là, et quand John arrivera sur scène, elle s'écroulera, se cassera le cou, et hop, Nadine dans mon lit, queue en l'air et compagnie. Bourriez installait à présent la sono, tirait les files, posait les enceintes, la scie lui déchirait le froc, laissant appraître son caleçon neuf, dont le motif répétait en fractal, de petites bites roses, l'ardeur montait, il transpirait, clouait la toile de tente, un coup de Sinalco pour se rafraichir. Deux jours, que j'ai quitté mon job de chauffeur, le camion, bouche à bouche, pneus crevés pour la peine, me voici à présent technicien de festival, débris d'homme sur ses derniers jours, Martinette qui me fait des cacas nerveux, l'image de Nadine les jambes écartées, une photo d'enfance, au fond je ne vais pas si mal.
Zentralplatz prenait peu à peu la forme de quelque chose de nouveau, les passants s'arrêtaient, questionnaient, dodelinaient de la tête, arrachaient Bourriez de son labour pour savoir. Oui, un concert ce soir, John Lennon, cela a été annoncé dans le journal, faut venir, faut soutenir, la scie sifflait dans sa poche, déchirait encore, la peau nue venait au jour, rétractée par le froid, chair de poule, chair vivante, sang dessous, en ébulition. Le bonnet rouge, parfois jaune, miroitait au coin de la place, stimulait l'entre-jambe de Bourriez, pas mal du tout, gueule serptentine, pomme verte à la main, la scène prenait forme, on avait décidait un décor aquatique, genre vingt mille lieues sous les mers, Bourriez avait reluqué Jules Verne pour s'inspirer, avait relu la ligne des hanches de Nadine, de haut en bas, de bas en haut, il accrochait les guirlandes au plafond, algues fraiches, verdâtres, moules et huites plastiques, sur le devant de la scène, une odeur de frites, Bourriez, tirant la scie vers lui, non, il ne pourrait pas, pas faire ça, il n'était pas un assassin, et puis, non, rangea la scie, qui lui ouvrit la peau, perle de sang, le coq cria un fois, non, deux fois, non, regarda le bonnet rouge, sua, perla, il sortit la scie, scia un des pieds de la scène, le coq chanta la Marseillaise, c'était Judas, c'était Pierre, c'était la fin, il s'enfoncerait dans les plis de Nadine, comme on pénètrait l'enfer.