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Symétrie automnale de l'hiver: Unterschied zwischen den Versionen

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&nbsp;Un dimanche blanc était tombé sur nous. Il nous arrive trop souvent de l’appeler gris quand il ne l’est pas, symétrie d’une chute de neige d’octobre. Le ciel assourdissait tous les bruits et m’assourdissait aussi l’âme. On J’avais rassemblé mon énergie pour m’échouer sur le canapé, la tête renversée sans voir le plafond et profitait de l’indifférence de mon compagnon pour jouer à mon aise mon rôle de baleine en danger de mort. Sven m’hébergeait pour quelques jours, car je m’étais brouillé avec Mathilde. Ce n’était pas la première fois ni la dernière fois que cela m’arrivait et même si cela me jetait dans une mélancolie vague, le ciel d’automne contribuait plus à noircir mes pensées de sa clarté mensongère.<br>Plusieurs fois, mon ami fit passer son ombre dans mon champ de perception. Une casserole qui tinte sur la cuisinière, le gaz qu’on allume, qui me ramenait au magistral ''Alan’s psychedelic breakfast'', et me donnait l’excuse d’autres treize minutes d’hallucinose.<br>J’enviais Sven pour sa cuisinière à gaz et pour son plafond boisé, pour son manque d’attaches aux femmes et pour son flegme. Je l’enviais pour ses mains de musicien qui pouvaient être comparées à l’architecture de Calatrava dans la finesse de leur tension.&nbsp;Peut-être aussi plaignais-je les femmes tombées amoureuses de lui à cause de ces mêmes mains.Est-ce que Mathilde aurait [[Mathilde|aussi]] cédé face à ces mains-là&nbsp;?<br>L’odeur du café qui émanait de la tasse qu’il posa devant moi me fit sortir de ma léthargie. Naturellement que j’avais passé ces troubles identitaires. Je me serais presque convaincu, un autre jour. Sans doute une autre illusion d’une longue liste que de vieillir réglait ce genre de problèmes.<br>«&nbsp;Arrête de broyer du noir dans mon salon, tu vas finir par faire des taches.&nbsp;»<br>Je me redressai, alerté par le fait que Sven se manifeste.<br>«&nbsp;Et le Glenmorangie&nbsp;?<br>– Tu n’es pas assez mal pour ça. D'ailleurs, je l’ai fini l’autre jour devant un film de Jim Jarmusch. <br>– Tu ne fumes même pas, pourquoi te complaire devait ces héroïnes sombres&nbsp;?<br>– Depuis quand ne remarques-tu plus mes cendriers&nbsp;?<br>– Depuis quand est-ce que j’oublierais que ce sont tes femmes qui remplissent tes cendriers&nbsp;?&nbsp;» Pour toute réponse, il s’empara de ma tasse de café pour y dérober une gorgée. Je suis chez moi, je peux reprendre ce que je donne sans voler. C’était un principe magnifié par son culot. Il l’aurait fait avec n’importe quel invité sans arrières-pensées. Quelqu’un de mesquin comme vous et moi pour punir ces propos déplacés, mais Sven avait déjà oublié ce que je venais de lui répondre. La parole était pour lui un microcosme humain autarcique, placé quelque part derrière notre ménisque droit.  
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Un dimanche blanc était tombé sur nous. Il nous arrive trop souvent de l’appeler gris quand il ne l’est pas, symétrie d’une chute de neige d’octobre. Le ciel assourdissait tous les bruits et m’assourdissait aussi l’âme. J’avais rassemblé mon énergie pour m’échouer sur le canapé, la tête renversée sans voir le plafond et profitait de l’indifférence de mon compagnon pour jouer à mon aise mon rôle de baleine en danger de mort. Sven m’hébergeait pour quelques jours, car je m’étais brouillé avec Mathilde. Ce n’était pas la première fois ni la dernière fois que cela m’arrivait et même si. Cela me jetait dans une mélancolie vague. Le ciel d’automne contribuait plus à noircir mes pensées de sa clarté mensongère.<br>Plusieurs fois, mon ami fit passer son ombre dans mon champ de perception. Une casserole qui tinte sur la cuisinière, le gaz qu’on allume, qui me ramenait au magistral ''Alan’s psychedelic breakfast'', et me donnait l’excuse d’autres treize minutes d’hallucinose.<br>J’enviais Sven pour sa cuisinière à gaz et pour son plafond boisé, pour son manque d’attaches aux femmes et pour son flegme. Je l’enviais pour ses mains de musicien qui pouvaient être comparées à l’architecture de Calatrava dans la finesse de leur tension.&nbsp;Peut-être aussi plaignais-je les femmes tombées amoureuses de lui à cause de ces mêmes mains.Est-ce que Mathilde aurait [[Mathilde|aussi]] cédé face à ces mains-là&nbsp;?<br>L’odeur du café qui émanait de la tasse qu’il posa devant moi me fit sortir de ma léthargie. Naturellement que j’avais passé ces troubles identitaires. Je me serais presque convaincu, un autre jour. Sans doute une autre illusion d’une longue liste que de vieillir réglait ce genre de problèmes.<br>«&nbsp;Arrête de broyer du noir dans mon salon, tu vas finir par faire des taches.&nbsp;»<br>Je me redressai, alerté par le fait que Sven se manifeste.<br>«&nbsp;Et le Glenmorangie&nbsp;?<br>– [[Pour la route|Tu n’es pas assez mal pour ça]]. D'ailleurs, je l’ai fini l’autre jour devant un film de Jim Jarmusch. <br>– Tu ne fumes même pas, pourquoi te complaire devait ces héroïnes sombres&nbsp;?<br>– Depuis quand ne remarques-tu plus mes cendriers&nbsp;?<br>– Depuis quand est-ce que j’oublierais que ce sont tes femmes qui remplissent tes cendriers&nbsp;?&nbsp;» Pour toute réponse, il s’empara de ma tasse de café pour y dérober une gorgée. Je suis chez moi, je peux reprendre ce que je donne sans voler. C’était un principe magnifié par son culot. Il l’aurait fait avec n’importe quel invité sans arrières-pensées. Quelqu’un de mesquin comme vous et moi pour punir ces propos déplacés, mais Sven avait déjà oublié ce que je venais de lui répondre. La parole était pour lui un microcosme humain autarcique, placé quelque part derrière notre ménisque droit.&nbsp;
  
[[Category:Sven|tut]]
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[[Category:Sven|symétrie]] [[Category:Jörg|symétrie]]

Aktuelle Version vom 14. Januar 2011, 11:53 Uhr

Un dimanche blanc était tombé sur nous. Il nous arrive trop souvent de l’appeler gris quand il ne l’est pas, symétrie d’une chute de neige d’octobre. Le ciel assourdissait tous les bruits et m’assourdissait aussi l’âme. J’avais rassemblé mon énergie pour m’échouer sur le canapé, la tête renversée sans voir le plafond et profitait de l’indifférence de mon compagnon pour jouer à mon aise mon rôle de baleine en danger de mort. Sven m’hébergeait pour quelques jours, car je m’étais brouillé avec Mathilde. Ce n’était pas la première fois ni la dernière fois que cela m’arrivait et même si. Cela me jetait dans une mélancolie vague. Le ciel d’automne contribuait plus à noircir mes pensées de sa clarté mensongère.
Plusieurs fois, mon ami fit passer son ombre dans mon champ de perception. Une casserole qui tinte sur la cuisinière, le gaz qu’on allume, qui me ramenait au magistral Alan’s psychedelic breakfast, et me donnait l’excuse d’autres treize minutes d’hallucinose.
J’enviais Sven pour sa cuisinière à gaz et pour son plafond boisé, pour son manque d’attaches aux femmes et pour son flegme. Je l’enviais pour ses mains de musicien qui pouvaient être comparées à l’architecture de Calatrava dans la finesse de leur tension. Peut-être aussi plaignais-je les femmes tombées amoureuses de lui à cause de ces mêmes mains.Est-ce que Mathilde aurait aussi cédé face à ces mains-là ?
L’odeur du café qui émanait de la tasse qu’il posa devant moi me fit sortir de ma léthargie. Naturellement que j’avais passé ces troubles identitaires. Je me serais presque convaincu, un autre jour. Sans doute une autre illusion d’une longue liste que de vieillir réglait ce genre de problèmes.
« Arrête de broyer du noir dans mon salon, tu vas finir par faire des taches. »
Je me redressai, alerté par le fait que Sven se manifeste.
« Et le Glenmorangie ?
Tu n’es pas assez mal pour ça. D'ailleurs, je l’ai fini l’autre jour devant un film de Jim Jarmusch.
– Tu ne fumes même pas, pourquoi te complaire devait ces héroïnes sombres ?
– Depuis quand ne remarques-tu plus mes cendriers ?
– Depuis quand est-ce que j’oublierais que ce sont tes femmes qui remplissent tes cendriers ? » Pour toute réponse, il s’empara de ma tasse de café pour y dérober une gorgée. Je suis chez moi, je peux reprendre ce que je donne sans voler. C’était un principe magnifié par son culot. Il l’aurait fait avec n’importe quel invité sans arrières-pensées. Quelqu’un de mesquin comme vous et moi pour punir ces propos déplacés, mais Sven avait déjà oublié ce que je venais de lui répondre. La parole était pour lui un microcosme humain autarcique, placé quelque part derrière notre ménisque droit.