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Institut cinématographique Biennois: Unterschied zwischen den Versionen

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Thomas venait de commencer une école de cinéma, à Bienne. Ça n’avait pas toujours été sa passion, à vrai dire, il avait découvert ça un peu par hasard, il n’y avait pas si longtemps… Il était allé voir un spectacle autour d’un cinéaste contemporain, un artiste un peu déjanté qui s’appelait [http://www.pierricksorin.com/ Pierrick Sorin]. Le bonhomme l’avait fasciné, et il avait su, au fond de lui, que c’était ça, exactement ça qu’il voulait faire.  
 
Thomas venait de commencer une école de cinéma, à Bienne. Ça n’avait pas toujours été sa passion, à vrai dire, il avait découvert ça un peu par hasard, il n’y avait pas si longtemps… Il était allé voir un spectacle autour d’un cinéaste contemporain, un artiste un peu déjanté qui s’appelait [http://www.pierricksorin.com/ Pierrick Sorin]. Le bonhomme l’avait fasciné, et il avait su, au fond de lui, que c’était ça, exactement ça qu’il voulait faire.  
  
En vérité, il avait précisément décidé de faire tout l’inverse. Devant le spécialiste de l’autofilmage, il avait, lui, décidé de ne jamais se filmer lui-même. Il voyait la caméra comme une seconde paire d’yeux, et les yeux ne peuvent pas se retourner sur eux-mêmes, ils portent forcément à voir ce qu’il y a dehors, hors de soi, et pour ce qui est de soi, on en parle suffisamment avec le point de vue, la manière de filmer, la patte, le « style ». Son idéal était de pouvoir se mettre en scène sans apparaître une seule fois à l’écran.  
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En vérité, il avait précisément décidé de faire tout l’inverse. Devant le spécialiste de l’autofilmage, il avait, lui, décidé de [[Journal cinématographique|ne jamais se filmer lui-même.]] Il voyait la caméra comme [[Ma_seconde_paire_d'yeux|une seconde paire d’yeux]], et les yeux ne peuvent pas se retourner sur eux-mêmes, ils portent forcément à voir ce qu’il y a dehors, hors de soi, et pour ce qui est de soi, on en parle suffisamment avec le point de vue, la manière de filmer, la patte, le « style ». Son idéal était de pouvoir se mettre en scène sans apparaître une seule fois à l’écran.  
 
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Surtout, il était intrigué par cette possibilité fabuleuse de copier la réalité, de la reproduire, de la modifier, voire de la dénaturer… Ce pouvoir absolu que s’était octroyé l’homme de capturer l’instant, de s’en emparer absolument. Il avait un peu cette image du ''chasseur d’image'', oui, il se voyait comme ça, un chasseur d’image, il se disait qu’il pouvait filmer tout et n’importe quoi, juste pour le plaisir de filmer, pour…<br>Peut-être était-ce une façon de pallier à sa peur de mourir.
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Surtout, il était intrigué par cette possibilité fabuleuse de copier la réalité, de la reproduire, de la modifier, voire de la dénaturer… Ce pouvoir absolu que s’était octroyé l’homme de capturer l’instant, de s’en emparer absolument. Il avait un peu cette image du ''chasseur d’image'', oui, il se voyait comme ça, [[Ma seconde paire d'yeux|un chasseur d’image]], il se disait qu’il pouvait filmer tout et n’importe quoi, juste pour le plaisir de filmer, pour…<br>Peut-être était-ce une façon de pallier à sa peur de mourir.
  
 
[[Category:Thomas|Institut cinématographique biennois]]
 
[[Category:Thomas|Institut cinématographique biennois]]

Aktuelle Version vom 26. November 2010, 09:42 Uhr

Thomas venait de commencer une école de cinéma, à Bienne. Ça n’avait pas toujours été sa passion, à vrai dire, il avait découvert ça un peu par hasard, il n’y avait pas si longtemps… Il était allé voir un spectacle autour d’un cinéaste contemporain, un artiste un peu déjanté qui s’appelait Pierrick Sorin. Le bonhomme l’avait fasciné, et il avait su, au fond de lui, que c’était ça, exactement ça qu’il voulait faire.

En vérité, il avait précisément décidé de faire tout l’inverse. Devant le spécialiste de l’autofilmage, il avait, lui, décidé de ne jamais se filmer lui-même. Il voyait la caméra comme une seconde paire d’yeux, et les yeux ne peuvent pas se retourner sur eux-mêmes, ils portent forcément à voir ce qu’il y a dehors, hors de soi, et pour ce qui est de soi, on en parle suffisamment avec le point de vue, la manière de filmer, la patte, le « style ». Son idéal était de pouvoir se mettre en scène sans apparaître une seule fois à l’écran.

Surtout, il était intrigué par cette possibilité fabuleuse de copier la réalité, de la reproduire, de la modifier, voire de la dénaturer… Ce pouvoir absolu que s’était octroyé l’homme de capturer l’instant, de s’en emparer absolument. Il avait un peu cette image du chasseur d’image, oui, il se voyait comme ça, un chasseur d’image, il se disait qu’il pouvait filmer tout et n’importe quoi, juste pour le plaisir de filmer, pour…
Peut-être était-ce une façon de pallier à sa peur de mourir.