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Stoppen im Nirgendwo - un arrêt imprévu: Unterschied zwischen den Versionen

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Aktuelle Version vom 20. Januar 2012, 13:34 Uhr

  Im Zug | Dans le train


Früher habe ich immer gebettelt, mitfahren zu dürfen, und manchmal nahm er mich mit, ich schlief dann in der Führerkabine, im Wissen, dass mein Vater die ganze Nacht über mich wachte. Ich weiss nicht, wann ich das letzte Mal mitgefahren bin, ich glaube, wir haben beide keine Lust mehr, miteinander die ganze Nacht in der Führerkabine zu verbringen, doch: Vater kam heute früh zu mir, wir sassen beim Frühstück, ich habe Tee gekocht, und er kommt und setzt sich so vor mich hin, merkwürdig ernsthaft, und spricht. Er spricht selten zu mir, er sagte nur: "Morgen! Morgen kommst du mit", und ich nickte und er war fort.

Wir fahren in der Nacht, Kiew, Adieu.

An einem Provinzbahnhof hält der Zug. Ich öffne das Fenster, zünde mir eine Zigarette an. Es ist Dunkel, ich erkenne kein Schild. Ein sehr kleiner Bahnhof muss das sein. Die neuen, schnellen, ach so modernen Züge - und dann halten sie in einem solchen Loch, wo der Bahnsteig unbeleuchtet ist, wo - mitten in der Nacht schon gar nicht - keiner zu- und aussteigt? Ich rauche zu Ende, drücke die Zigarette aus, stolpere zum Führerhaus, die Tür steht offen, Vater schaut angestrengt auf seine Armaturen.

- Vater, warum hältst du hier? Da steigt keiner zu.

Vater dreht sich nicht nach mir um, seine Antwort ist unwirsch, er spricht wie zu einem Kind, er spricht zu mir immer wie zu einem Kind, er weiss nicht, dass ich seit drei Monaten volljährig bin.

- Warum schläfst du nicht? Du wirst früh genug erfahren worum es geht!

Ich schweige, bleibe aber im Türrahmen stehen. Wir fahren weiter. Vater schaut in die Nacht, ich setze mich auf die kleine Pritsche hinter seinem Sessel, nicke ein, erwache erst, als wir erneut anhalten: Wir passieren die Grenze. Auf dem Bahnsteig höre ich die Stimme meines Vaters, er spricht wohl mit Beamten.

Als er zurückkommt, sieht er angespannt aus, bleich, er ist ein alter Mann geworden.

- Gibt es denn keine Zollkontrollen?

- Manchmal. Heute ist dein Glückstag. Hast du Feuer?

- Aber keine Zigaretten.

Wir fahren. Die Sonne geht auf. Das Morgenlicht wirft lange Schatten auf Vaters Gesicht. Er sieht müde aus. Die ständigen Wechsel, tags fahren, nachts fahren, vielleicht geht er bald in Pension.

Der Zug hält, ich liege auf der Pritsche, im Halbschlaf.

- Sind wir da? Wir können doch noch nicht da sein.

- Er hält nur kurz, fünf Minuten. Es ist Zeit, mein Junge! Hau's, geh jetzt zu den Waggons! Dort wird man dir zeigen, was du tun sollst.

- Vater? 

- Hör auf zu fragen!

Ich steige aus. Es ist saukalt. Es muss noch sehr früh sein, fünf oder halb sechs Uhr morgens, doch von den Kabinen riecht es schon abstossend nach Morgen, nach Rasierwasser. und Trockenshampoo, Haarspray. Der ganze Zug scheint wach zu sein. Ich zwänge mich an einer Gruppe junger Männer vorbei; im nächsten Waggon sind noch mehr, und alle mit ihrem Gepäck unter dem Arm, alle mit Plastiktüten und Sporttaschen. Die Fenster stehen offen, und was sehe ich?

In Europa wirft man das Geld aus dem Fenster, das weiss ich, aber verdammt, doch nicht so!

Il fut un temps où je le suppliais à genoux pour qu'il m'emmène avec lui. Je dormais dans la cabine, à ses côtés je sentais que rien ne pouvait m'arriver. En cours de route, nous avons perdu l'envie de nous enfermer dans la locomotive avec l'un et l'autre pour seule compagnie. Ce matin pourtant, il est apparu dans la chambre, m'a demandé de faire le thé pour nous deux, nous nous somme assis en silence, il semblait soucieux. Il m'a annoncé que je partais avec lui. Je me suis contenté d'acquiescer, ce n'était pas une question.

Il fait nuit, nous roulons. Kiev, adieu.

Le train s'arrête en province: le quai se profile dans l'obscurité et je suis incapable de lire le panneau. Personne ne monte, personne ne descend: nous sommes au milieu de la nuit. J'ai le temps de fumer entirèrement une cigarette. Papa est resté rivé sur son tableau de bord.

- Papa, pourquoi tu t'arrêtes, il n'y a personne ici?

Il s'est tourné vers moi et marmonne une réponse avec la voix qu'il prend toujours pour me parler, comme à un gamin. Il me traite encore comme un enfant alors que je suis majeur depuis déjà trois mois.

- Et toi, pourquoi tu ne dors pas? Tu apprendras bien assez vite comment ça marche.

Comme convenu je me tais, mais je reste dans l'encadrement de la porte. Nous repartons. Je m'installe sur la petite couchette derrière son siège. J'ai dû m'assoupir, quand je me réveille, nous sommes de nouveau arrêtés. Nous allons passer la frontière. Sur le quai, je reconnais la voix de mon père. Il parle avec des fonctionnaires.

Quand il revient, il apparaît tendu, pâle, il s'est transformé en un vieillard.

- Pas de contrôles aujourd'hui?

- On dirait bien que c'est ton jour de chance. Tu as du feu?

- Oui mais plus de cigarettes.

Le soleil se lève, nous roulons toujours. Le soleil joue sur le visage de mon père, de petites ombres restent accrochées à ses rides. Un vieil employé fatigué. Et s'il prenait bientôt sa retraite?

Le train stoppe à nouveau. Sur la couchette je suis à moitié dans les vappes.

- On y est? On ne peut tout de même pas être déja arrivés!

- Cinq minutes et on repart.

- Papa? Ce n'est même pas une gare!

- Juste cinq minutes. C'est le moment, fiston! Aux wagons, vas-y! On te dira quoi faire.

- Papa?

- Arrête de poser des questions!

Je descends, il fait un froid de loup. Il doit encore être très tôt, cinq ou cinq heures et demi du matin. Une odeur d'après rasage, de laque et de shampoing sec flotte entre les cabines, le train semble complètement réveillé. Je m'approche d'un groupe de jeunes hommes. Dans le wagon suivant, ils sont encore plus, tous avec leur bagage sous le bras, tous avec des sacs en plastique et des sacs de sport. Les vitres sont ouvertes en grand et que vois-je?

En Europe, je veux bien qu'on jette l'argent par la fenêtre, mais tout de même qu'est ce que c'est que ça?!?