Simultan

Mauvais Café / Schlechter Kaffee

Aus Simultan

Version vom 12. Januar 2012, 18:30 Uhr von Julias (Diskussion | Beiträge)

Warschau. Büro Europol. | Varsovie. Bureaux Europol.


Der Schreibtisch ist groß, dunkle Buche. An der Wand hängen Klassenfotos von seinen Kindern. Ein Mädchen, zwei Jungen.
Die Montagsbesprechung heute ist etwas Besonderes: Heute hat Ewa etwas zu sagen. Wenigstens einmal.

Der große Coup; nie wieder Heftklammern nach Farben sortieren, Blumen gießen, Tage am Kopierer.

- Guten Morgen, Fräulein Ewa.
- Guten Morgen, Herr S.
- Geht es Ihnen gut, Fräulein Ewa? Was steht diese Woche an?
- Die Abteilung Internationales hat Fragen zum Budget für November und Dezember. Ich habe Ihnen eine Auflistung gemacht. Wir sollten bis Freitag geantwortet haben.
- Bis Freitag? Soso. Fräulein Ewa, könnten Sie mir vielleicht eine Tasse Kaffee bringen? Mein Herz schlägt so langsam heute.

Sie geht. Lässt ihre Papiere auf dem Tisch liegen. Zig… Valerii beugt sich vor, schiebt die oberen Papiere zur Seite. Darunter handschriftliche Notizen. Säuberlich, gut lesbar: Alles Material zum Zigarettenschmuggel an der Schengengrenze. Namen. Namen! Seine Augen überfliegen die Liste. Nichts Nennenswertes. Dzanna, Arsen. Kleinvieh. Gögor Savchenko, der – wer war das noch gleich?, ach ja: der Lockführer. Gott, wer kennt seine Rinder beim Namen. Als hätten die kleinen Schräubchen im großen Getriebe irgendeine Relevanz. Die Ersatzteile stehen Tag für Tag an den Bahnsteigen und bettelten darum, endlich verwendet zu werden. Eva kommt zurück.

Der Kaffee ist schwarz und süß, wie Valerii ihn liebt. Schade, dass er in Zukunft darauf verzichten müsse. Neue Sekretärinnen servieren wochenlang braune Scheiße, ehe der Kaffee schmeckt.

- Haben sie sonst noch etwas zu berichten?
- Herr S., ich muss mit Ihnen reden!
- Aber was regen Sie sich denn so auf, wir reden doch schon.
Er bemerkt ihre Anspannung. Als ginge sie das Ganze mehr an als ihn.
- Herr S, ich habe eine Entdeckung gemacht! Sie erinnern sich, ich hatte letzte Woche Urlaub. Ich bin mit dem Zug nach Kiew gefahren und zurück. Herr S, was da abläuft, kann doch nicht wahr sein! In aller Seelenruhe verstecken die Menschen Zigarettenstangen in allen Ecken und Enden der Züge. Die Grenzkontrollen sind ein Witz. Da müssen wir etwas tun! Ich habe deshalb, verzeihen Sie, ich habe mir angemaßt, eine kleine Liste zusammenzustellen mit Kontaktpersonen, über die man tiefer in das Feld vordringen könnte. Vielleicht könnte ich … ?

Valerii räuspert sich.
- Gute Arbeit, Fräulein Ewa! Wirklich! Das hätte ich gar nicht von Ihnen gedacht!
Hat er den letzten Satz gesagt oder gedacht?

- Ich werde die Materialien – darf ich …
Er langt nach den Papieren.
- … sofort den Kollegen überstellen! Wirklich, gute Arbeit!
Valerii reibt sich mit der linken Hand den Hals. Faltig ist er geworden.
- Fräulein Ewa?
- Ja?
- Es tut mir leid, Ihnen das sagen zu müssen. Gerade jetzt, wo sie so gute Arbeit geleistet haben. Wir müssen sparen. Man hat mir aufgetragen, die Kosten meiner Abteilung bis Jahresende zu halbieren. Das ist schierer Wahnsinn. Und ich kann die Leute draußen von ihren Fällen nicht abziehen, ohne den Erfolg unserer Unternehmungen zu gefährden. Sie, Sie werden verstehen, Fräulein Ewa, dass meine Wahl auf Sie gefallen ist. Sie sind jung, bestens ausgebildet – und wie sie gerade gezeigt haben, können Sie auch wunderbar recherchieren. Ich bin fest davon überzeugt, dass Sie mühelos eine neue Stelle finden werden. Es tut mir leid.



Mir tuts auch leid!

Un grand bureau de bois sombre, des photos de classe accrochées au mur: une fille, deux petits garçons. Ewa entre dans la pièce pour le debriefing, comme chaque lundi, mais aujourd'hui ne sera pas ordianire, au contraire, Ewa a de grandes révélations à faire. A partir d'aujourd'hui, treminé le classement des dossiers par couleur d'agraphes, l'arrosage des plantes en pot, les stations interminables devant la télécopieuse, la petite secrétaire vient de gagner ses galons sur le terrain!

- Mademoiselle Ewa, c'est toujours un plaisir! Comment allez-vous? - Bonjour Monsieur, voici le programme cette semaine. Je me suis également permise d'envoyer un listage du budget de novembre à décembre, le Service International exigeait les documents avant vendredi... - Bien ma petite, et que diriez vous de m'apporter un café? Mon coeur ne bat pas aussi vite qu'il le devrait devant une charmante demoiselle...

Ewa s'éclipse. Valerii ouvre le dossier. Sur le premier feuillet il découvre un schéma totalement chaotique, avec des noms, des photos-portraits, des flèches, probablement des hypothèses d’enquête.
A l’intérieur d’un premier grand rectangle, un nom est inscrit en rouge : JAN PAVLIN. POLOGNE. A côté de la photo portrait, toutes les informations concernant l’identité de Yan. Cette Ewa fourre son nez partout pensa Valerii. Une flèche reliait deux autres noms : DZANNA STERTROVIC, ARSEN STERTROVIC, UKRAINE.
Une grosse inscription en vert coupait la flèche reliant ces trois premiers noms, LIEN : PAQUET DE CIGARETTES ILLEGAL
Au bas de la page, une question : LE TRAFIC EST-IL INTERNATIONAL ?
Valerii referma violemment le dossier, cette fois Ewa était allé trop loin, elle en savait déjà trop, et Valerii connaissait la règle : dès que tu sens le danger, élimine, élimine, élimine sans te poser de questions.
Il se devait de court-circuiter cette Ewa, sinon il pouvait dire au revoir à son rêve, sa petite maison en forêt dans les hauteurs de Bienne, en Suisse, comme on lui avait promis s’il faisait son boulot correctement. Le moment était venu, il devait passer à l’action.
La porte s'ouvre à nouveau sur Ewa tenant une tasse de café fumante. Le liquide est noir et si délicatement sucré qu'il y renonce avec chagrin, chaque nouvelle secrétaire amenant son lot d'immondes mixtures.

- Quelque chose à ajouter Mademoiselle Ewa? - Oui, Monsieur, il faut que nous parlions, avez-vous eu le temps de... - Du calme, mademoiselle, vous voulez parler? Asseyez-vous mais ne me faites pas perdre mon temps.

La tension qu'elle affiche lui donne envie de se montrer cruel, sans le savoir elle vient d'apporter une bombe qui pourrait lui exploser au visage sur le plateau du déjeuner, elle n'aurait qu'à lui demander d'aposer son nom tout au sommet de sa liste.

- J'ai fait une découverte intéressante, pendant mes quelques jours de congé la semaine passée. J'ai fait l'aller-retour jusqu'à Kiev et vous ne croiriez pas ce qui se passe dans ce train. Des cartouches de cigarettes par miliers cachées dans les moindres recoins, des douaniers aussi coulants que pourris... Nous devons faire quelque chose, c'est un traffic à une échelle encore jamais atteinte! J'attends votre autorisation pour... - Excellent Ewa, je n'en attendais pas moins de vous, vraiment, c'est de l'excellent travail! La réponse tant attendue ne se laisse pas prononcer, pourtant Ewa ne parvient pas à mettre en doute son succès.

- Est ce là tout ce que vous êtes parvenue à récoleter? C'est encore léger, mais cela vaut largement la peine que je passe l'affaire aux collègues. Vous pouvez être fière de vous, et c'est bien ce qui me désole, mais ma décision est prise. Ewa, je vous ai demandé de vous asseoir car j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Je suis sûre que vous comprendrez... Nos notes de frais dépassent déja le budget de l'année et il n'y a aucune affaire dont je puisse me défaire. Si nous devons enquêter sur ce traffic... La seule privation que la boîte puisse supporter est toute personnelle, il faut que je me passe de vos services Ewa, je vais demander au service de nettoyage de vous apporter un carton pour vos affaires. J'en suis désolé.


Désolé!