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Carmelo

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Carmelo
Benoît n'a jamais eu de chat. Et il n'a jamais aimé les chats, pour tout dire. Ils sont paresseux, miaulent tout le temps, ils te réveillent et réclament à manger. Ça c'est les chats. Et pourtant Carmelo est bien un chat. Et il est même son chat.
Il n'est pas donné de savoir qui a décidé que Benoît et Carmelo allaient se rencontrer un jour. Il est toutefois possible que la malchance ait joué un rôle important dans cette affaire, tant pour Benoît, qui n'aime pas les chats, que pour Carmelo, qui aimait bien l'Italie et le chaud soleil du sud.

Auparavant, Carmelo vivait dans un petit village de la Toscane, pas loin de Florence. Ses activités principales étaient:
a) chasser les parfums de boeuf braisé, de steak à la florentine, de tripes ou de baccalà et miauler donc à l'infini pour avoir à manger;
b) chasser les lézards des murs ensoleillés et s'allonger confortablement pour faire lui-même le lézard toute la journée.

Le reste du temps, il fait de la méditation. Il n'a pas beaucoup de temps pour ça, mais il pense que nourrir son esprit c'est important. Même si nourrir son estomac l'est bien plus. Toutefois, Carmelo est devenu bouddhiste pour trois raisons:


1.Ill espère se réincarner en lézard
2. Bouddha avait évidemment bien mangé pendant toute sa vie
3. Roberto Baggio est bouddhiste lui aussi


La troisième raison n'a apparemment rien à voir avec sa way of life, mais comme tout italien, il aime le foot en dessus de tout et Roberto Baggio était son idole quand il n'était qu'un petit chaton et que son père parlait de lui.

Mais comment ça se fait que les deux se soient rencontrés?

Benoît était en Toscane en voyage. Et s'il existe quelque chose au monde qu'il déteste plus que les chats c'est bien les voyages. Mais bon, des amis l'avait convaincu de partir avec eux et le voilà à Florence. Ils étaient en train de faire un tour à vélo sur les collines toscanes, quand un chat est tombé du mur où il s'était allongé pour dormir au soleil. Vélo d'un côté, Benoît de l'autre et le chat avec les pattes en l'air.
«Oh mon Dieu! J'ai tué un chat!»
Carmelo avait miaulé: «Vacca troia che male!»
Benoît avait paniqué. Il pensait déjà que si la police ne l'ârretait pas, ce serait la mafia qui s'occuperait de lui. Carmelo s'était relevé, il s'était secoué et il avait miaulé: «Ma 'sti turisti non c'hanno un cazzo di meglio da fare?»
«Il est vivant! Il est vivant! Je ne l'ai pas tué!»
Carmelo clopinait. Benoît et ses amis avaient décidé de l'emmener à l'agritourisme où il dormaient pour ensuite aller chez un vétérinaire. Carmelo n'était pourtant pas trop d'accord et il s'était enfoui.
Benoît le retrouva dans sa valise de retour en Suisse. Carmelo avait froid et il s'était caché dans la valise, sous les vêtements de Benoît, qui lui tenaient chaud.